Dreams Lost and Found – Halie Loren

Sorti le 12 avril 2024

Si la chanteuse jazz Halie Loren est on ne peut plus américaine, son 10e album album Dreams Lost and Found est très montréalais : en plus d’être lancé par le label montréalais Justin Time, l’opus a été enregistré ici avec d’incontournables musiciens de la scène locale, dont Morgan Moore (basse), qui coréalise l’album. On y entend aussi Taurey Butler (piano), Sam Kirmayer (guitare) et Jim Doxas (batterie).

On l’a déjà dit par le passé, mais Halie Loren a notamment fait sa place comme chanteuse à la voix chaleureuse et sensuelle, qui se prête parfaitement au registre qu’elle propose. C’est une fois de plus bien présent dans Dreams Lost and Found et on ne s’en plaint pas trop, surtout lorsque c’est bien amené comme dans For All We Know, première piste de l’album. Une petite bossa enveloppante, que demander de plus? Mention à ses talentueux musiciens qui ont trouvé l’équilibre entre mettre en valeur la chanteuse et se mettre de l’avant pour aussi montrer de quoi ils sont capable, une qualité qui s’entend tout au long de l’album.

On sent Halie Loren davantage dans son élément dans les chansons plus douces, où sa voix est mieux mise en valeur. L’interprétation nerveuse de How High the Moon n’a pas tout à fait rendu justice à ses capacités, même si ses musiciens se sont visiblement bien amusés! On doit toutefois reconnaître cette version de Dance Me to the End of Love (Leonard Cohen) est parmi les plus efficaces qu’on a eu la chance d’entendre jusqu’à présent.

Cet album a la particularité de tester les capacités langagières de Halie Loren : en plus de l’anglais, elle chante en espagnol (Sabor a mí) et en français (C’est le printemps), donnant dans certains cas des résultats plutôt intéressants. Elle passe toutefois sa chance de chanter en japonais dans Sukiyaki (You Took Your Love Away)!

À travers l’opus d’une cinquantaine de minutes, certaines chansons sortent un peu plus du lot. C’est notamment le cas de More, particulièrement réussie dans sa première portion, même si le reste est plus prévisible (quoique tout de même agréable à écouter), ou encore la contagieuse It Might as Well Be Spring, la très bluesy All Night Long, The Fool on the Hill, offrant des variations d’énergie parfois surprenantes, et Under the Same Moon, offrant une magnifique performance vocale de la chanteuse même si elle est trop brève à notre goût! L’album se termine sur un morceau piano-voix, I’ll Be Seeing You, nous invitant en quelque sorte à continuer de la suivre d’ici son prochain album.

Comment résumer cet album? Il contient beaucoup d’idées intéressantes, une musique solide du début à la fin et quelques surprises ici et là, mais sans réellement réinventer la roue, ni dans le répertoire jazz, ni dans la discographie de Halie Loren qui a déjà une feuille de route bien chargée. Dreams Lost and Found demeure un album agréable à écouter, surtout en ce début de printemps, et il serait dommage de bouder son plaisir, même s’il ne deviendra probablement pas un album phare dans sa discographie.

À écouter : For All We Know, Dance Me to the End of Love, All Night Long

7,5/10

Par Olivier Dénommée