
Sorti le 26 avril 2024
Pour plusieurs, le 5e album d’Adam Karch, Everything Can Change, lancé en 2020 quelques semaines avant une pandémie qui a littéralement tout changé, est passé dans le beurre à l’époque. On a eu quelques occasions de l’entendre depuis et l’artiste a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il avait l’intention de lancer un nouvel album, possiblement à l’aide de sociofinancement. Cet album qui en a résulté est Some Awkward Country Ahead, au titre qui résume très bien le sentiment qu’il a eu pendant les années de COVID-19, sans toutefois nécessairement parler de ça. On retrouve aussi le Adam Karch à son meilleur : juste lui et sa guitare, qui nous avait grandement charmé à l’époque de Blueprints.
Le blues est évidemment à l’honneur ici, mais pas sans une bonne dose de folk et d’Americana (ce qui justifie un peu plus la pochette!). Et comme c’est Karch tout seul, il n’y aucun flafla ici. My Birmingham donne d’ailleurs vite le ton : une très belle musique appuyée par la guitare et la voix chaleureuse de Karch. Il s’agit d’une reprise d’un des nombreux amis du musicien; la plupart des pistes de l’album sont plutôt des compos originales d’Adam Karch avec d’autres amis. Ainsi, même si c’est un album solo, il a garde un côté très collaboratif à l’exercice.
Parmi les pistes les plus inspirés de cet album d’une quarantaine de minutes, mentionnons la sympathique Moonshiner, la simple mais efficace chanson-titre Some Awkward Country Ahead, ou encore la chantante Honky Tonk Tears. Et que dire de You Hurt Me So Bad, petit bijou de blues-folk?
Mais toutes n’atteignent pas nécessairement leur cible à notre avis. New York City’s a Lie, Black and Blue et la finale de l’album, John the Revelator, nous laissent un peu plus tiède… Comme la voix et la guitare sont franchement à point partout dans l’album, on en conclut que c’est au niveau de la force des compositions elles-mêmes que l’on accroche moins. Il y aussi certaines chansons bonnes, mais assez longues pour perdre de leur efficacité vers la fin, dont l’instrumentale Kelly’s Blues ou Train to Aberdeen, morceau doux pourtant très réussi, mais aurait pu se conclure une minute et demie plus tôt. Car faire un album minimaliste guitare-voix a la qualité d’aller droit au but, mais le défaut d’offrir des arrangements beaucoup moins variés; le dosage devient donc extrêmement important pour éviter les petites longueurs.
Malgré ses petits défauts, l’album Some Awkward Country Ahead d’Adam Karch est un solide 6e album qui nous rappelle pourquoi on aime le suivre depuis des années. La justesse de ses interprétations valent toujours le détour et c’est même encore meilleur quand on l’écoute en live. On a d’ailleurs bien hâte de voir comment il va défendre ses nouvelles chansons en spectacle, ce qui promet d’être très intéressant!
À écouter : My Birmingham, Honky Tonk Tears, You Hurt Me So Bad
7,8/10
Par Olivier Dénommée
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