
Sorti le 14 juin 2019
L’Américain Noah Kahan est devenu hyper populaire ces dernières années, notamment avec les chansons qui se retrouvent sur son 3e album Stick Season, mais Critique de salon avait parlé de lui aussitôt qu’en 2018, quand, il a lancé son tout premier EP, Hurt Somebody. Disons que la collaboratrice à l’époque a été moins charmée qu’on a pu l’être avec Stick Season! On s’est quand même demandé ce qui s’est passé entre les deux, ce qui nous amène en 2019, à la sortie de son premier album studio, Busyhead.
Un an après son EP, il ne reste qu’une chanson en commun, l’extrait Hurt Somebody avec Julia Michaels. Connaissant le talent de Noah Kahan pour les chansons fortes, on ne peut pas dire que celle-ci nous convainc vraiment. Et même si le mariage des voix est somme toute réussi, il n’est pas au même niveau que de nombreux autres duos de qualité entendus ces dernières années.
Le reste de l’album est composé de 9 autres chansons originales, dont 6 (!) qui ont été présentées comme singles. La première, False Confidence, y va d’un morceau plus énergique, mais qui pousse un peu trop la note à notre goût dans le post-refrain. Un meilleur dosage aurait certainement aidé à améliorer la chanson. Un peu plus lente et émotive, Mess est d’ailleurs beaucoup plus réussie, même si elle ne réinvente pas la roue. S’ensuit le tout premier single de Noah Kahan, Young Blood, qui aurait aisément pu être composé par Mumford and Sons, une des influences assumées de l’artiste.
On a des sentiments partagés envers la chanson-titre Busyhead : la portion plus acoustique de la première moitié est très réussie, mais le segment percussif qui suit l’est beaucoup moins. Il ne dure heureusement pas une éternité, mais il aurait très aisément pu être amené autrement ou carrément coupé, d’autant plus qu’il s’agit de la plus longue chanson de l’album. Cynic revient à quelque chose d’un peu plus énergique, limite ensoleillé musicalement, qui ne convient pas tout à fait à Noah Kahan; il est vraiment à son meilleur dans les chansons laissant davantage place à sa vulnérabilité.
Et parlant de vulnérabilité, Save Me coche les bonnes cases avec un morceau aussi simple de touchant, qui aurait mérité de circuler davantage, elle qui fait partie des rares à ne jamais avoir été un extrait. La suivante, Sink, garde l’émotion et lui ajoute des arrangements folk plus énergiques, sans chercher à pousser trop la note. On préfère toutefois oublier Tidal, encore une fois dans le registre trop ensoleillé qui ne colle pas bien à Kahan pour aller directement à la finale de l’album, Carlo’s Song. Celle-ci aurait pu être écrite par Of Monsters and Men avec en plus des similitudes avec le côté épique du thème musical de la série Assassin’s Creed (à l’origine la pièce Ezio’s Family), mais quand c’est bien fait, on peut plus facilement lui pardonner!
Entendons-nous, l’album Busyhead n’a pas la même finesse que Stick Season, mais en même temps, on reconnaît le même auteur-compositeur-interprète dans les deux sorties, signe qu’il n’a jamais été excessivement loin de l’approche qui a fait exploser sa popularité par la suite. Et malgré les faiblesses de cet album soulignées plus haut, certaines chansons ont toujours leur place aujourd’hui.
À écouter : Mess, Save Me, Carlo’s Song
7,3/10
Par Olivier Dénommée
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