CHRONIQUE : Il fait chaud au Zaricot avec Geoffroy!

Geoffroy devant une salle comble au Zaricot / Photo : Olivier Dénommée

Par Olivier Dénommée

Cela aura pris 8 ans, mais je me suis enfin lancé pour aller assister à un spectacle de Geoffroy depuis la dernière fois que je l’avais vu dans un contexte moins optimal à l’époque. Et c’est au Zaricot de Saint-Hyacinthe, sympathique salle reconnue pour son public aussi énergique qu’attentif, que j’ai voulu écouter le 25 octobre les chansons de son dernier album Good Boy et de l’ensemble de sa discographie qui n’a fait que grandir ces dernières années.

Et le public de Saint-Hyacinthe a bien répondu à l’appel. La salle était en formule debout pour l’occasion et on ne peut pas dire qu’il y avait beaucoup de place pour respirer. On en oubliait même qu’on était à la fin octobre tellement l’air devenait suffoquant devant la scène! Mais tout le monde semble avoir enduré la température sans broncher, se concentrant plutôt sur le spectacle qui attendait le public. Public qui était par ailleurs extrêmement varié, avec des jeunes cégépiens (je devrais plutôt dire cégépiennes, comme il semble avoir un fort public féminin) allant jusqu’aux personnes plus âgées qui l’ont possiblement découvert quand il a participé à La Voix il y a déjà 10 ans, et tout ce qu’il y a entre les deux.

Première partie : Willa Owen

Le spectacle était annoncé pour 20h, mais il fallait patienter avant d’écouter les chansons de Geoffroy : c’est la jeune Willa Owen qui était chargée de réchauffer la salle. Il ne s’agissait pas d’une artiste que je connaissais, mais elle a un parcours intéressant : partie de sa Nouvelle-Écosse natale, elle est aujourd’hui installée à Montréal et a collaboré avec Geoffroy sur son dernier album au niveau des chœurs. Elle est arrivée sur scène entourée de 2 musiciens (un guitariste et une claviériste/choriste) et a proposé un peu moins d’une demi-heure de musique assez douce, quelque part entre le folk feutré et la dream pop. J’ai trouvé qu’elle n’avait pas une énorme présence sur scène, possiblement à cause du stress – j’ai cru comprendre qu’elle n’avait pas encore beaucoup de spectacles à son actif et que certaines chansons étaient encore très récentes –, mais elle a tout de même rempli son mandat de préparer le terrain pour la tête d’affiche. Même si elle a préféré s’exprimer en anglais durant la majeure partie de sa performance, son français est très correct; souhaitons qu’elle gagne en assurance et osera le parler davantage, surtout lorsqu’elle joue en région comme elle l’a fait à Saint-Hyacinthe!

Willa Owen / Photo : Olivier Dénommée

Elle aura aussi réussi à me rendre curieux d’en entendre davantage de sa musique, en version studio avec une instrumentation complète. J’ai notamment accroché sur sa plus récente chanson, Julia, East Coast, qui laisse entrevoir une belle évolution comme compositrice. Attendez-vous à lire une critique prochainement!

Geoffroy

Il faut lui donner, Geoffroy ne s’est pas fait attendre plus que nécessaire. Moins de 25 minutes après que Willa Owen ait quitté la scène, il prenait déjà place, accompagné lui aussi de 2 musiciens seulement, mais avec de l’assurance à revendre. Même s’il a commencé par des morceaux plutôt mollo, le public, lui, a tout de suite embarqué, dansant volontiers sur les chansons de Good Boy (malgré l’espace plus que restreint, rappelons-le), et s’écriant de joie à chaque «classique» tiré de ses albums précédents qu’il rejouait. À chaque chanson jouée, il semblait faire un peu plus chaud, mais c’est pourtant vers 21h30 seulement qu’il a averti le public que c’était à partir de là qu’il était temps de danser pour ceux qui le désirent. Disons que les gens ne se sont pas trop fait prier.

Geoffroy au Zaricot / Photo : Olivier Dénommée

Mention au moment où il a parlé de Willa Owen, racontant comment ils s’étaient rencontrés et ont fini par collaborer ensemble, l’invitant ensuite à prêter sa voix le temps de Recuerdo de Ti. Elle a d’ailleurs beaucoup plus bougé pendant cette seule chanson que pendant son set complet, laissant croire que lorsqu’elle est à l’aise, elle se laisse davantage aller!

Pas de doute, la musique de Geoffroy s’écoute sans effort et procure tout un vibe, qui prend tout son sens en live. Après, l’attitude sur scène n’est peut-être pas pour tout le monde. Son côté nonchalant fonctionne assez bien avec la musique qu’il propose, mais ce n’était pas nécessaire de s’allumer un joint sur scène au milieu du set. Voilà qui est dit, même si je n’exclurais pas d’être le seul que ça ait agacé.

Geoffroy au Zaricot / Photo : Olivier Dénommée

À la «fin» du spectacle, Geoffroy et ses musiciens ont quitté la scène, mais personne n’a été dupe, alors qu’il n’avait pas encore joué C.A.Y.A., de loin sa meilleure chanson du dernier album. Il l’aura finalement joué, de même qu’une autre afin de finir avec puissance sa performance. La foule en délire a amené l’artiste a affirmer que c’était possible sa crowd la plus intense qu’il a eu devant lui à date, rivalisant avec le MTelus qui, rappelons-le, peut contenir pas mal plus de monde! Je ne saurais dire si c’est une phrase qu’il sort à chacun de ses spectacles qui lèvent moindrement, mais le public n’a pas eu l’air de se poser la question et a pris le compliment. La dernière note a résonné à 22h17, totalisant un bon 80 minutes de musique. Avec la température dans la salle, disons que je ne me suis pas éternisé à l’intérieur, mais je pense que la plupart des gens ont passé une très belle soirée, moi y compris. Je vais essayer très fort de ne pas attendre aussi longtemps avant de retourner le voir en spectacle!


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