
Par Olivier Dénommée
Le nouveau projet musical du rockeur Jonas Tomalty, Jonas & the Jaguar Moon, a accouché d’un premier album homonyme la semaine dernière et une question restait en suspens : comment ces nouvelles chansons allaient sonner sur scène? On en a eu la réponse 6 jours plus tard, à l’occasion d’un lancement aux Foufounes Électriques.
Pour l’occasion, l’équipe derrière le lancement n’a pas fait les choses à moitié, avec un petit tapis rouge (en shaggy bleu pour l’occasion) avant le show, et la présence de 2 premières parties pour être certain que la foule soit bien réchauffée pour l’arrivée de Jonas et de ses acolytes.
Emi Jeen
Jeune artiste qu’on ne connaissait pas du tout, Emi Jeen a eu le lourd mandat d’ouvrir la soirée avec une alt-pop très énergique et charismatique. Même si elle est originaire de Saint-Jean-Port-Joli, elle s’exprimait avec la même aisance en français et en anglais. Sa récente tournée aux États-Unis a probablement aidé un peu! Le principal défaut qu’on a pu trouver à sa performance était qu’elle était seulement accompagnée d’un drummer pendant qu’elle chantait et dansait sur scène. Tout le reste de la musique était sur des tracks préenregistrées, ce qui enlève un peu la magie de la scène, mais comme elle n’avait qu’une demi-heure à jouer, on peut comprendre le choix qui a été fait. Dans tous les cas, on peut dire qu’elle a bien rempli son mandat, en plus de nous rendre curieux d’écouter davantage de sa musique… Notons aussi au passage que son set a commencé assez pile à l’heure, une ponctualité bienvenue, mais qu’on se surprend toujours de voir dans un endroit comme les Foufs! Comme quoi, les temps changent depuis la dernière fois qu’on y a mis les pieds!
Steve Creep and the Wildcards
Plus près de l’énergie de Jonas & the Jaguar Moon, le groupe Steve Creep and the Wildcards est venu livrer une autre demi-heure de gros rock, en formule trio. C’est un autre projet dont on ignorait l’existence, mais on n’a pas pu s’empêcher de noter certaines ressemblances de Steve Creep avec Steve Hill, aussi chanteur et guitariste (à bien y penser, a-t-on déjà vu ces 2 artistes dans la même pièce en même temps?). La courteur du set nous a particulièrement surpris alors qu’on s’attendait à au moins 2 ou 3 chansons de plus, mais ça reste mission accomplie pour le groupe : la foule aux Foufs était fin prête à accueillir la tête d’affiche de la soirée!
Jonas & the Jaguar Moon
Jusqu’à présent, il était relativement aisé de circuler dans la salle, mais les retardataires ont tous eu le temps d’arriver à temps pour ne pas manquer l’entrée de Jonas Tomalty et sa bande. Si les premières parties affichaient une certaine retenue au niveau du nombre de musiciens sur scène (même Steve Creep semble davantage jouer en quatuor qu’en trio normalement, si on se fie à ses images promotionnelles), Jonas & the Jaguar Moon a fait l’inverse et est venu en formule à 5 musiciens au lieu de 4. Et tout le monde, particulièrement le chanteur, était gonflé à bloc. On n’avait jamais vu Jonas en live auparavant, mais il correspondait à toutes nos attentes, avec une présence indéniable sur scène et une attitude rock comme on en voit peu.
Comme on a beaucoup écouté l’album, on savait assez exactement à quoi s’attendre musicalement. L’ajout d’un 5e musicien a permis de s’assurer que chacune des chansons soit interprétée à son meilleur, sans rien sacrifier des arrangements studio. Il était évidemment un peu tôt, 6 jours après sa sortie, pour que le public soit en mesure de chanter en chœur l’ensemble des chansons, mais tout le monde a semblé se laisser porter par le moment et c’est tout ce qu’on pouvait demander à un spectacle de lancement. À l’image de tout bon show rock, le mixage était un peu intense pour les oreilles, ce qui enlevait à certains moments de la définition entre les différents instruments, mais l’esprit est demeuré respecté. On confirme les prétentions de Jonas que cette musique est faite pour être jouée en festival!
Notons que les chansons ont été jouées en ordre sur l’album. Il n’y avait donc pas vraiment de surprise… mis à part l’ajout de 2 chansons encore inédites, qui doivent se retrouver dans une version deluxe de l’album, à paraître dans quelques mois. Et si on se fie à ce qu’on a entendu, ces tounes vont aussi sonner comme une tonne de briques lorsqu’on pourra les écouter au même titre que les 8 autres! Au total, Jonas & the Jaguar Moon n’aura joué qu’environ 50 minutes; on en aurait certainement pris un peu plus, malgré l’heure qui devenait avancée, par exemple en revisitant quelques «vieilles» chansons à cette sauce, mais on comprend le désir de se concentrer sur ce nouveau projet avec de nouvelles chansons seulement. On croit quand même que si le groupe souhaite prolonger un peu le plaisir en spectacle, cela reste une option qui devrait être sérieusement considérée pour la suite!
Le lancement montréalais n’était que la première partie de 3 soirées : le lendemain, le groupe s’est déplacé du côté de Québec pour jouer au Grizzly Fuzz. Et, dans un mois, le 28 février, ça se passe à Gatineau au Nash Boîte Country pour ce qu’on a cru comprendre être le lancement de la version vinyle de l’album.
(Toutes les photos : Olivier Dénommée)
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