
Sorti le 24 février 2025
Ici chez Critique de salon, on essaie de se tenir à jour dans la mesure du possible de ce qui devient incontournable, autant au Québec qu’à l’échelle canadienne et même à l’international. Les nombreux prix remportés par l’Albertaine Tate McRae aux derniers Junos (dont album de l’année, le prix le plus convoité du gala) nous laissent toutefois entendre qu’on n’a pas assez porté attention de ce qui se fait plus à l’ouest du pays. On a donc écouté sa plus récente offrande, son 3e album So Close to What, pour voir ce qu’on a bien pu manquer pendant tout ce temps.
Et… on admet que ça a été une écoute laborieuse, surtout au début. Il s’agit d’un album suintant de pop et de musique dansante, avec assez peu de nuances. Même si la chanteuse décrit So Close to What comme une sortie introspective, ça ne se sent pas du tout dans la musique, qui nous invite pas mal plus à aller danser au club qu’à réfléchir à notre vie. Ceci étant dit, on ne pourra pas accuser Tate McRae de faire dans la facilité, elle qui propose jusqu’à 16 chansons pour un album assez chargé.
Miss Possessive donne assez vite le ton à la proposition. Si vous appréciez sa pop parfaitement dans l’air du temps avec quelques éléments plus RnB et hip-hop, c’est bon signe pour la suite, mais sinon, il se pourrait que vous trouviez le temps un peu plus long, surtout dans la première moitié de l’opus. Le titre de la chanson est aussi dans le nom de sa tournée, confirmant en quelque sorte qu’elle est représentative de la proposition de McRae.
Cela ne nous empêche heureusement pas de reconnaître que certaines pistes (ou des parties de chansons) restent vite en tête au fil de notre écoute, incluant l’extrait Revolving Door, certains passages plus sentis dans Dear God, Purple Lace Bra, le refrain solide de Signs, quelques segments accrocheurs de No I’m Not in Love (bien que cela se noie dans l’ensemble), Means I Care pour son efficace douceur, Greenlight avec sa proposition à la fois sentie et énergique, ou encore plusieurs mélodies de 2 Hands, mais dans l’ensemble on a essentiellement affaire à un monolithe de grosse pop radiophonique, où les chansons peinent à véritablement se démarquer des autres. Dans plusieurs cas, les nouvelles chansons sonnent comme si elles existaient déjà depuis 20 ans, comme c’est le cas de Sports Car, une copie de ce que faisaient déjà les Pussycat Dolls en 2005.
Mention aux incontournables collaborations, dont Bloodonmyhands (avec la rappeuse Flo Milli) et I Know Love (avec son chum The Kid LAROI). Incontournables parce qu’on ne fait pas vraiment un album pop commercial s’il n’y en a pas, mais l’exercice est incroyablement prévisible et n’apporte pas grand-chose à la proposition.
Notez que certaines versions de l’album contiennent la chanson Siren Sounds, dont celle sur Spotify, et on est surpris de constater qu’elle n’est pas la dernière piste, mais plutôt l’avant-dernière. Et plus étonnant encore, c’est aussi une des plus efficaces de l’album, troquant l’énergie d’une piste de danse pour une certaine intensité émotive. Dans tous les cas, l’opus se conclut sur Nostalgia, morceau plus minimaliste laissant essentiellement place à la guitare et à la voix de Tate McRae. C’est évidemment bienvenu, mais ça arrive un peu tard et surtout ça ne paraît pas naturel dans cet album en particulier. Reconnaissons quand même que plus on avance dans l’album, plus McRae réussit à laisser entrevoir sa vulnérabilité, mais il aurait été pertinent de mieux répartir ses chansons et arriver à un meilleur équilibre.
De ce qu’on comprend, Tate McRae est une véritable sensation pop à l’international et c’est tant mieux pour elle, mais on n’embarque décidément pas dans le buzz avec son So Close to What. À notre très humble avis, la proposition aurait mieux fonctionné avec 2 sorties distinctes, une plus axée sur les contagieuses tounes de club (qui semblent sa marque de commerce), l’autre pour son côté plus introspectif et émotif. Cela aurait permis de mieux atteindre son public, qui n’est visiblement pas l’auteur de ces lignes, et de mieux apprécier ses meilleurs chansons!
À écouter : Means I Care, Greenlight, Nostalgia // Bonus : Siren Sounds
7,0/10
Par Olivier Dénommée
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