Hanging on a String – Steve Hill

Sorti le 1er novembre 2024

On a, par le passé, eu plusieurs occasions de parler de la musique du bluesman Steve Hill, particulièrement celle jouée complètement en solo, en formule homme-orchestre où il chante, et joue de la guitare en même temps de jouer sa propre batterie. On revient ainsi à sa dernière proposition dans ce style qui a fait son succès, l’album Hanging on a String.

Comme la formule est éprouvée depuis longtemps, on ne s’attend pas à de grandes surprises avec cet album. Mais dès la première piste, la chanson-titre Hanging on a String, on retrouve un Steve Hill mordant vocalement, en plus de raconter à sa façon les nombreuses fois où il a frôlé la mort. Difficile d’imaginer mieux qu’un gros blues-rock pour raconter ces péripéties! La suivante, Devil’s Handyman, nous confirme qu’on a bel et bien affaire à un album aux sonorités très saturées de la part de Steve Hill. Par contre, impossible de passer sous silence la voix très grave qu’il se donne dans plusieurs passages, avec des résultats mitigés selon nous. Hill a pourtant déjà une très belle voix blues, alors on comprend mal l’intérêt de la modifier!

L’énergique Show Ya revient à quelque chose d’un peu plus conventionnel pour l’artiste, alors que World Gone Insane nous propose le meilleur des 2 mondes, entre une musique sentie (avec même quelques passages plus doux nous faisant apprécier son sens de la nuance) et des mélodies entraînantes. Seule faiblesse à notre avis : les dernières 70 secondes, tout simplement de trop dans une chanson autrement solide. Elle est suivie d’une Maggie qui rentre au poste, sans mauvaise surprise!

You Know Who offre un blues sympathique plus mid-tempo, où Hill pousse toutefois sa voix dans un registre où on le sent un tantinet moins naturel. Puis, avec Turned to Dust, on a droit à un morceau lourd, mais très assumé vocalement de la part du chanteur, qui livre certaines de ses meilleurs lignes de l’album. L’opus se conclut sur When the Music’s Over (oui, la chanson des Doors!). On s’entend que Steve Hill et Jim Morrison ont assez peu de choses en commun, mais il s’approprie plutôt bien ce vieux classique. On n’irait pas jusqu’à dire qu’elle détrône l’originale, mais cette version se défend bien et offre une conclusion satisfaisante à l’album Hanging on a String, bien qu’une chanson plus brève aurait permis de puncher davantage que cette piste de 8 minutes (mais on peut pas le blâmer alors que la version des Doors est plus près de 11 minutes)!

On l’a déjà écrit par le passé, mais c’est toujours un défi pour un artiste de se réinventer lorsqu’il est entièrement seul pour enregistrer sa musique. La formule one-man-band de Steve Hill a atteint sa maturité il y a longtemps (on oserait dire qu’il l’avait par ailleurs déjà atteinte avec son Solo Recording Volume 3 paru en… 2016!), alors il n’est pas complètement surprenant qu’il tente de repousser certaines limites, notamment vocales, sur cet album pour nous amener ailleurs. Cela lui sourit dans certains cas, mais cela cause aussi certaines inégalités dans cet album qui a aussi tendance à être saturé dans le mix, surtout en comparant avec certaines précédentes sorties. Entendons-nous, cela reste un album solide de Steve Hill qui doit prendre tout son sens en spectacle, mais on ne dirait pas que c’est le meilleur qu’on ait entendu.

L’album est notamment accessible sur la page Bandcamp de Steve Hill.

À écouter : Hanging on a String, Maggie, Turned to Dust

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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