Pagans in Vegas – Metric

Sorti le 18 septembre 2015

Quand on suit la discographie d’un artiste ou d’un groupe, il nous arrive d’oublier une sortie en plein milieu, pour toutes sortes de raisons. C’est apparemment ce qui nous est arrivé avec le 6e album de Metric, Pagans in Vegas, lancé en 2015. On avait déjà parlé des premiers albums et même de Art of Doubt qui a suivi en 2018, mais celui-ci est tombé entre 2 craques. Presque 10 ans plus tard, on prend donc le temps de s’y attarder un peu.

Déjà, la longueur de l’album peut faire peur : on parle de presque 50 minutes pour la version régulière de l’opus, qui touche surtout à l’indie-rock et au new wave. Après avoir poussé un peu plus le côté électronique avec Synthetica, le groupe canadien revient davantage à ses racines ici. On reconnaît assez vite le son de Metric dans la première chanson, Lie Lie Lie, bien que celle-ci n’arrive pas à nous convaincre avec sa tentative de refrain accrocheur. Dans un registre un peu plus doux, Fortunes est plus intéressant, sans toutefois être au même niveau que les classiques de Metric – une comparaison difficile à éviter quand on a 5 albums passés qui ont produit leur part de chansons incontournables et intemporelles.

Et elle est justement suivie d’une des chansons incontournables de Pagans in Vegas, The Shade. Musicalement, il y a certains rapprochements à faire The Scientist de Coldplay durant certains couplets, et plus généralement avec le style de Chvrches durant les refrains. En tout cas, ça marche ici! La chanson est suivie d’une Celebrate qui nous ramène au son kitsch des chansons dansantes du début des années 90. Heureusement, la chanson le refrain est plus intéressant à écouter! On a toutefois des réserves quant à Cascades, qui emprunte presque les voix robotiques de Daft Punk, un choix artistique qui n’était selon nous pas du tout nécessaire.

For Kicks nous offre un new wave assumé, avec un refrain réussi. Cela nous surprend que la chanson n’ait jamais été retenue comme single, d’autant plus que Too Bad, So Sad qui suit est beaucoup moins intéressante malgré son énergie qui se veut contagieuse. Other Side sort du lot pour être chantée principalement par James Shaw, avec quelques lignes de synthés assez sympathiques.

On oubliera malheureusement assez rapidement Blind Valentine et The Governess, qui peinent toutes deux à se démarquer. Elles sont suivies en fin d’opus de The Face Part I et The Face Part II. La première est un morceau instrumental assez sympathique se terminant étrangement sur Für Elise avec un son de téléphone qui sonne (mieux vaut ne pas trop se poser de questions!). La 2e partie est beaucoup plus sobre et discrète.

Petit bonus : la version qu’on a écoutée contient une piste supplémentaire, The Shade (Acoustic), soit une version très épurée de The Shade. Cette version met bien en valeur les forces de la composition, mais aussi ses petites faiblesses mélodiques ici et là. Cela reste une très belle version, qui équivaut presque à l’originale! Elle vaut le détour si vous pouvez l’écouter!

Si l’album Pagans in Vegas s’écoute bien, il ne contient qu’une poignée de chansons vraiment mémorables. C’est dommage parce que The Shade vaut solidement la peine et a bien vieilli, mais c’est pour nous la minorité. Comme la discographie de Metric contient beaucoup d’autres bonnes chansons, on ne s’éternisera pas plus que nécessaire avec cet album.

À écouter : The Shade, Celebrate, For Kicks

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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