
Sorti le 24 octobre 2025
Même s’il a une carrière s’échelonnant sur une quarantaine d’années, on n’avait encore jamais pris le temps de parler ici de Rick Hughes. Il faut dire que son dernier album solo datait de 2006, mais il vient tout juste de mettre fin à sa pause avec la sortie de Redemption, 3e album à son nom. Cette sortie est aussi présentée comme sa première sortie à l’international, ce qui s’explique par le nombre et la qualité des collaborations qu’il a été cherché!
Si tous les noms ne nous sont pas nécessairement connus, ils sont en grande partie des vétérans de la musique à l’échelle planétaire. Leur simple présence vient confirmer que Rick Hughes prend les choses très au sérieux s’il a réussi à les convaincre de se joindre à lui le temps d’une chanson. Il est aussi intéressant de noter que sur 11 pistes, la majorité est en anglais, mais l’opus contient quelques chansons en français (et un single bilingue), une preuve de sa fidélité envers le Québec et sa langue qu’il veut ainsi traîner avec lui même lorsqu’il voyagera à travers le monde pour défendre son album.
Certains connaissent mieux Rick Hughes comme le chanteur du groupe métal Sword. En solo, il garde son mordant rock, tout en misant sur des mélodies souvent accessibles. Dans le cadre de Redemption, il a tenu à aller chercher des chansons d’autres compositeurs et quelques reprises pour se les approprier. La première piste, Dead End Road, débute très bien l’exercice avec un message porteur d’espoir et une interprétation sentie, tout spécialement dans les refrains.
S’ensuit la première chanson en français de l’album, Croire en l’Homme, précédemment chantée par Johnny Hallyday. Celle-ci rentrait déjà au poste, mais la version de Rick Hughes lui redonne un petit souffle de plus en plus d’ajouter la voix de Lee Aaron. Quant à The Real Me, premier extrait annonçant l’album, on reprend une vieille chanson de The Who. Mais la twist, c’est qu’il fait appel au talent de Brad Gillis, Rudy Sarzo et Tommy Aldridge, 3 légendes vivantes qui ont notamment joué ensemble dans le groupe d’Ozzy Osbourne en 1982. La chanson a aussi été bonifiée et allongée pour l’occasion. On ne connaissait pas la version originale, mais il nous semble que cette relecture donne une vraie cure de jeunesse à cette chanson de 1973!
Carry the Torch (aussi avec Brad Gillis) est une typique power ballade qui appuie sur les bons boutons et qui nous livre certaines des meilleures mélodies de l’album, même si elle ressemble énormément à beaucoup d’autres chansons du même registre. La musique de Will of the Gun vaut aussi le détour, même si les mélodies restent moins en tête ici malgré leur côté presque solennel. En revanche, Shake My Soul revient véritablement en force, une fois de plus avec Brad Gillis à la guitare. Elle est franchement épique et gagne à être connue. Mention à Someday qui sonne exactement comme une chanson de Bon Jovi… parce qu’il s’agit effectivement d’une composition de Jon Bon Jovi!
Dans la peau est le 2e extrait de l’album et est la seule chanson à être bilingue. On y entend Robby Krieger (le guitariste d’un groupe obscur appelé The Doors…) de même que la chanteuse Amy Keys (qui n’apparaît même pas dans le featuring, même si elle a accompagné des artistes comme Johnny Hallyday ou Elton John), le temps d’une chanson rock amoureuse. La rumeur veut qu’elle devait être destinée à Johnny Hallyday, mais celui-ci n’a jamais pu l’enregistrer. Perfect World revient une dernière fois à une power ballade avec, une fois de plus, un message porteur d’espoir qui arrive à point dans le climat actuel.
L’album se «conclut» (vous commencez à savoir ce que ça veut dire quand on met les guillemets…) sur Ça va brasser, une chanson de Michel Pagliaro datant, comme The Real Me, de 1973. Le chanson portait déjà bien son nom, mais Rick Hughes nous brasse encore plus avec en prime des chœurs qui contribuent à l’intensité tout en ajoutant une touche plus féminine à la chanson. C’est très sympathique et ça assume les racines bien québécoises du chanteur! La vraie dernière chanson est une version entièrement francophone de Dans la peau, où Amy Keys se débrouille très bien malgré son accent!
L’album Redemption de Rick Hughes est bien chargé en star power, autant dans les interprètes mis de l’avant que dans les compositeurs. Mais même si les chansons viennent donc d’horizons très différents, l’album offre une belle cohésion et livre un rock qui fait du bien à l’âme et qui pourra éveiller un petit sentiment de nostalgie pour ceux qui ont connu ou ou plusieurs des artistes invités. À l’automne, on a tendance à écouter des chansons un peu plus déprimantes, mais Rick Hughes nous offre le contraire avec une sortie rock qui va nous redonner un peu d’énergie pour les derniers mois de l’année.
À écouter : Dead End Road, The Real Me, Shake My Soul
Par Olivier Dénommée
En savoir plus sur Critique de salon
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.