In a Time Lapse – Ludovico Einaudi

In-A-Time-Lapse LESorti le 21 janvier 2013

Le nom du pianiste et compositeur italien Ludovico Einaudi risque fort bien d’être inconnu, mais c’est pourtant un artiste bien établi qui fait sa marque notamment dans les bandes sonores (dont celle des Intouchables). Dans la catégorie de ses albums solos, il laisse aller libre court à ses inspirations, créant des ambiances aussi variées qu’intenses dans In a Time Lapse, le tout avec une instrumentation très légère (piano et quelques cordes seulement).

Un survol des énergies différentes s’impose. L’album démarre en douceur avec Corale, avec une énergie mélancolique sans être lourde. La composition de 2 minutes fait aussi, en quelque sorte, la fonction d’introduction à cet album, qui se poursuit avec Time Lapse. Un build-up intéressant s’entend tout au long de cette pièce qui semble cacher une certaine tension qui reste du début à la fin. L’émotion suscitée est ambigüe, mais ce n’en est pas moins efficace. Life, quant à elle, mélange une sonorité «berceuse» (avec quelques sons de carillon) à une instrumentation plus dramatique mais non moins porteuse d’espoir.  La pièce suivante, Walk, est presque uniquement au piano, mais arrive à créer une autre ambiance très réussie, comme une marche dans un parc en automne, par exemple. Ludovico Einaudi a vraiment ce don de créer des ambiance avec son instrumentation et un titre vague mais inspirant.

L’album se poursuit avec Discovery at Night, une autre pièce où le piano est à l’honneur, puis Run, qui n’est pas aussi énergique que le titre laisse paraître. Encore une fois, tout est dans l’ambiance et chacun peut faire a propre interprétation, ce qui est la force de l’album In a Time Lapse. Suit la pièce Brothers, mélodique et tendue à la fois. Orbits, juste après, est un mélange de mystère mais monte aussi le cran de la tension avec des notes trop aigües pour demeurer agréables. La tension s’apaise un peu dans Two Trees, mais revient plus qu’en force avec Newton’s Cradle. Un son de carillon agressif pendant une bonne partie de la pièce, une montée dramatique de plus en plus intense digne des musiques de thrillers les plus efficaces. Finalement, le tout s’adoucit avec Waterways, avec une ambiance légèrement plus sereine mais avec une pointe de nostalgie.

Experience est une autre pièce qui laissera une ambigüité sur l’émotion évoquée, mais elle est suivie par Underwood, où la mélancolie prend clairement le dessus. L’album se termine en force avec la composition Burning, qui reste pourtant très douce et surtout extrêmement touchante surtout lorsque les cordes entrent en scène. Une pièce parfaite pour réfléchir, et surtout pour bien clore un album fort.

Le style de Ludovico Einaudi est très ambiant et votre appréciation dépendra en grande partie des émotions que vous ressentirez en écoutant cet album de plus d’une heure, sans avoir besoin de paroles. Dans le domaine, il faut reconnaître qu’il maîtrise parfaitement son art. Dans le style «musique légère instrumentale à tendance classique», cet album frôle la perfection. Surtout que l’album nous semble devenir meilleur de piste en piste. Un coup de maître, monsieur Einaudi.

À écouter : Newton’s Cradle, Waterways, Burning

*En fait, écoutez n’importe quelle pièce de l’album, elles sont toutes excellentes, point final.

9,3/10

Par Olivier Dénommée


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