The Park Avenue Sobriety Test – Joel Plaskett

plaskettpochetteSorti le 17 mars 2015

À l’aube de la quarantaine, le néo-écossais Joel Plaskett assume pleinement cette réalité, en le transposant sur album, entouré de ses amis musiciens. Cela a donné naissance à un album sympathique, très inspiré, où on peut clairement entendre Plaskett s’amuser en studio.

Son folk-rock est demeuré intact : il varie avec succès les pièces énergiques et les plus douces, misant sur son sens de la mélodie et l’orchestration de l’ensemble. Le tout, avec cohésion.

Après l’intro, Illegitimate Blues, on se plonge déjà dans le vif du sujet avec On a Dime. Une chanson catchy, au petit côté country, créé par la ligne de fiddle. Cette force mélodique se confirme avec Alright/OK, alors que le chanteur n’est accompagné de rien d’autre que la batterie pendant une bonne partie de la chanson. C’est quand même le refrain qui volera le plus la vedette.

When I Close My Eyes est la première des chansons douces et mignonnes de l’album. On sent la nostalgie dans la voix de Joel Plaskett. Et les cordes en background (mais qui occuperont de plus en plus de place au fil de la chanson) contribuent grandement à l’effet. La pièce suivante, Credits Roll, arrive, malgré son nom, en milieu d’album, et elle restera en tête pour sa guitare agressive et son rythme trop entraînant pour être ignoré. Malgré ce pic d’énergie, on s’adoucit de nouveau, avec Captains on Industry. Dès les premières secondes, un parallèle semble se faire tout seul avec la chanson Underneath the Ground de The Gaslight Anthem : même registre, progression et mélodies similaires. La différence majeure est dans le choix des instruments. Plaskett a opté pour une guitare puissante qui allait «briser» cette ambiance dans la seconde moitié de la chanson. Bien que cette guitare abuse un petit peu, la chanson est somme toute très réussie du début à la fin. On conserve encore ce doux registre (sans la guitare intense) sur For Your Consideration.

Cette portion douce prend fin avec le folk-country de Hard Times puis de Broke. Broken Heart Songs aussi entre dans cette vague  en fin d’album, alors que la sympathique pièce-titre Park Avenue Sobriety Test a le dernier mot, terminant le tout avec entraînante légèreté. Sans parler du refrain, simple mais terriblement accrocheur.

En consultant le livret (assez dépouillé) de l’album, on y découvrira que Joel Plaskett a joué une bonne partie des instruments : il joue la majorité des guitares à lui seul, en plus d’être souvent derrière les tambours. Cela donne un album à la fois très personnel, où il exprime ses idées un peu partout, mais aussi ouvert aux collaborations, aussi relativement nombreuses sur l’opus. Quant aux sujets, Joel Plaskett a fait le pari d’y aller dans un registre très «banal» de la vie qu’un quadragénaire en devenir. Cela aurait très bien pu donner une thématique fade; au contraire, il y a une authenticité qui transparaît à travers plusieurs textes.

L’artiste arrive à produire un album où il ne se prend pas trop au sérieux, tout en l’amenant de façon à nous donner envie de l’écouter avec attention. On a droit ici à une œuvre qui ne fera que gagner en maturité à chaque écoute. À essayer!

À écouter : When I Close My Eyes, Credits Roll, Park Avenue Sobriety Test

8,1/10

Par Olivier Dénommée


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