The Fourth Light – Niyaz

The_Fourth_Light_CoverSorti le 24 mars 2015

De racines iraniennes, le maintenant duo Niyaz est pourtant bien installé à Montréal depuis quelques années. Ce groupe offre un subtil hybride entre la musique de son pays natal et la musique électronique. Son nouvel album The Fourth Light se veut alors un opus évidemment dépaysant de par sa langue et ses sonorités orientales, mais aussi accessible grâce à son côté très dansant qu’on retrouve un peu partout. C’est d’ailleurs la première fois que la chanteuse Azam Ali se lance aussi dans la programmation.

Sabza Ba Naz, première pièce de l’album, plante immédiatement le décor : les sonorités nous transportent sur-le-champ au Moyen-Orient. Puis les percussions électroniques arrivent, suivis de la voix de la chanteuse. On a droit à quelques belles montées, ainsi qu’un solo de «flûte» dans le dernier tiers de la chanson.

Tam e Eshq qui suit y va d’un solide build-up dès les premières secondes, ajoutant rapidement différentes couches d’instruments, menant aussi très vite au premier refrain. Si le tout début de la chanson sonne un peu plus électro, on se perd très vite dans les rythmes exotiques de Niyaz. La portion plus légère à l’approche du dernier quart de la piste mérite aussi mention.

Comme une bonne partie des chansons se ressemblent sensiblement, attardons-nous brièvement aux quelques pistes qui retiennent un peu plus l’attention :

  • Yek Nazar, pour son côté «nerveux» dans la musique, qui la rend plus chargée que la plupart des autres chansons;
  • Man Haramam, pour sa mélodie plus lente, presque chorale qui apporte une autre dimension à cette musique avant tout rythmée. C’est aussi une chanson au chiffrage inhabituel (7/4), sans être complètement déstabilisante pour l’oreille;
  • Aurat, pour ses ambiances fort réussies du début;
  • Khuda Bowad Yaret, probablement la plus assumée comme électro de l’album;
  • La dernière pièce, Marg E Man, offre des percussions plus proches des rythmes occidentaux, finissant le tout avec une certaine douceur.

L’auditeur lambda, qui n’a généralement pas l’oreille habituée à ce style musical, peinera à entendre les subtilités de la musique de Niyaz. Une écoute suffit amplement pour se retrouver au Moyen-Orient, mais plusieurs seront assurément nécessaires pour pleinement savourer tout ce que The Fourth Light renferme. L’album est intéressant et riche, mais ses nuances sont trop subtiles pour être véritablement accessibles à un large public.

Il vous est possible d’écouter l’opus sur Bandcamp.

À écouter : Tam e Eshq, Yek Nazar, Man Haramam

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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