CHRONIQUE : Pop Montréal, jour 4

Gazoline + ArielPar Olivier Dénommée

Après une soirée aussi chargée que la veille, ce jour 4 de Pop Montréal promettait d’être plus «relaxant», si c’était possible. C’est à l’Hémisphère gauche que ça se passait pour une soirée de rock francophone finalement assez intense.

21h30 : Oktoplut + Gazoline + Caravane + Ariel (Hémisphère gauche)

Le spectacle, initialement prévu à 21h, mais avec Caravane qui a annulé récemment tous ses spectacles, c’est à 21h30 que Ariel a mis les pieds sur la petite scène de l’Hémisphère gauche.

Les quatre membres d’Ariel étaient en pleine forme pour ouvrir la soirée de gros rock francophone. Je ne connaissais que de réputation le quatuor, mais ça rentrait bel et bien au poste. La scène était très bien occupée et l’énergie au rendez-vous. La qualité sonore de la salle était très ordinaire, et on peinait à distinguer les voix, mais qu’importe? Quelques fans dans le «pit» se sont rapidement mis à danser, emportés par la musique.

Il est rare de voir des groupes rock paritaires (deux gars, deux filles) qui sont aussi efficaces. Le frontman Ariel Coulombe a aussi fait un solo de guitare au milieu de son set. Il a blagué par la suite : «On fait un solo qui dure 5 minutes, mais on n’en fait qu’un dans notre set!» Après une cinquantaine de minutes, le groupe en sueur a quitté la scène.

ArielCaravane aurait été le prochain groupe à passer. Mais comme le band l’a annoncé sur les réseaux sociaux, le chanteur a des «taches blanches précancéreuses» sur les cordes vocales, forçant à annuler tous les spectacles pour le prochain mois au moins. Cela explique aussi pourquoi le show de mercredi avait été annulé, comme Caravane était la tête d’affiche. C’est dommage, mais cela se comprend. Cela n’a pas empêché Gazoline, prochain sur la liste, à faire la remarque. «Sont où Caravane tabarnak?», a demandé Xavier Dufour-Thériault entre deux chansons.

Le groupe a offert une performance où la sueur se mêlait aux airs rock et punk et aux accents pop dansants. Plusieurs filles se sont prêtées au jeu en se déhanchant devant la scène, pendant que le chanteur, lorsqu’il ne jouait pas de basse, gesticulait de façon inimitable. Les succès s’enchaînaient et le ton de irrévérencieux qu’empruntait bien souvent Dufour-Thériault ne laissait personne indifférent. «On dit Oktoplutte ou Oktoplotte? Si c’était juste Plotte, ça serait pas mal plus évident», avait-il lancé en parlant de la tête d’affiche de la soirée. Quand même.

GazolineEn fin de set, Marie-Anne Arsenault de Ariel est venue sur scène pour participer à un duo vocal. De quoi finir en force la performance de 50 minutes qui était déjà assez solide.

C’est seulement à 23h40 que Oktoplut a commencé à jouer. Le duo était intense et même un peu violent pour les oreilles. À deux, ça «vargeait» davantage que les quatuors qui ont précédé, et on perdait un peu de définition, surtout dans les paroles. Les gars d’Oktoplut auraient pu chanter en mandarin que personne ne l’aurait deviné.

Malgré l’heure tardive, il restait encore plusieurs fans à l’Hémisphère gauche. Le band s’est permis une référence à l’émission Les Invincibles qui jouait sur nos télés dans la seconde moitié des années 2000. «La dernière fois qu’on a joué ici, il y avait moins de monde que quand Skydome a chargé 20 piasses le billet pour entrer.» Après une bonne demi-heure de stoner-punk-rock intense, j’ai dû sortir. Oktoplut m’a tout de même laissé un acouphène, petit souvenir de ce beau rendez-vous de rock francophone.

OktoplutPop Montréal s’achève : la suite et fin ici.

(Photos : Olivier Dénommée)


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