Le poids des confettis – Les Sœurs Boulay

Sorti le 26 mars 2013

Les deux sœurs natives de New Richmond en Gaspésie remportent en 2012 la 16e édition des Francouvertes, les amenant à créer leur premier album, Le poids des confettis, produit par l’auteur-compositeur-interprète Philippe B. sous l’étiquette Grosse Boîte. Sans nul doute, Stéphanie et Mélanie Boulay se sont depuis hissées au sommet, charmant le public aux quatre coins du Québec avec leur musique country folk. Elles ont d’ailleurs eu l’occasion de se faire remarquer lors d’une prestation en tant qu’invitées à l’émission La Voix en 2014, puis lors de leur participation en tant que mentores de l’équipe de Pierre Lapointe trois années plus tard, à l’hiver 2017.

Par le chignon du cou, drôle de titre, non? C’est pourtant le nom de la première piste du long jeu, qui laisse déjà entrevoir la plume singulière des auteures-compositrices-interprètes. On y entend tout d’abord les voix tiercées des chanteuses qui est devenu, au fil du temps, leur marque de commerce. Les harmonies vocales sont en soi assez simple mais c’est justement ce qui rend la chose si accrocheuse : ça n’a pas besoin d’être compliqué pour sonner. On tombe ensuite sur Mappemonde, LA chanson la plus connue du duo. Encore une fois, on peut dire que la poésie de Stéphanie Boulay fait son effet dans une ballade sentimentale qui s’adresse tout particulièrement à la génération des 20-30 ans. Toujours en formule acoustique accompagnée d’une ou deux guitares, les couplets sont assurés seulement par Stéphanie pour ensuite être appuyés par la voix douce de Mélanie. Vous en tomberez amoureux à coup sûr.

On passe ensuite à une autre ballade, Ôte-moi mon linge, qui se frotte quelque peu au style country. Le sens du texte est toujours bien mis en avant-plan sur une instrumentation sans accent particulier. Les guitares des Sœurs Boulay servent strictement à accompagner leurs voix frêles mais pleines. On augmente la vitesse de croisière pour Cul-de-sac, qui laisse monter la tension d’un cran. On sent une ambiance plus trouble qu’auparavant avec des lignes vocales plus longues où la structure harmonique se complexifie modérément. On garde ce même niveau d’intensité pour Un trou noir au bout d’un appât, dans laquelle le violon nouvellement introduit ajoute une texture plus riche.

Quelques pistes plus tard, on tombe sur T’es pas game qui offre un matériel un peu plus accrocheur après deux chansons pas du tout inoubliables. Le ukulélé donne une vague impression d’exotisme assez rafraîchissante dans une chanson aux allures humoristiques. Parlant de vague, on se retrouve juste après dans une pointe d’énergie pour Des shooters de fort sur ton bras, un boost qui était absolument nécessaire à ce point-ci de l’album qui approche de sa fin. Plus particulièrement parce qu’après on retombe dans la même vibe que Mappemonde avec la ballade nostalgique, Sac d’école. L’introspection que l’on comprend dans les paroles est particulièrement poignante, on sent Stéphanie Boulay dans un état de vulnérabilité qui touche droit au cœur. Cette fragilité est tout aussi présente dans cette pièce-ci que dans la suivante, Chanson de route. Le refrain qui répète à plusieurs reprises «I love you/I need you/I want you» est hyper romantique, et en fait, inoubliable. Un vrai ver d’oreille si vous voulez mon avis. On aurait pu penser qu’elles choisiraient un morceau plus vif pour clore l’album avec vitalité, mais Ça mouille les yeux se veut plutôt une quasi berceuse qui s’éteint tout en délicatesse après 2 minutes 51.

La question demeurait dans mon esprit : l’engouement envers les deux jeunes musiciennes était-il justifié ? Après avoir parcouru ce premier opus pendant quelques jours, on ne peut nier l’essence pure et profondément humaine qui émane de ce projet. Les deux femmes sont en complète symbiose et créent une musique accrocheuse qui plaît autant au cœur qu’à l’oreille. Fort à parier que l’expérience est encore plus intéressante en spectacle où on peut s’immerger complètement dans leur monde folk romantique.

On peut notamment entendre l’album sur la page Bandcamp du duo.

À écouter : Mappemonde, Cul-de-sac, Chanson de route

8,3/10

Par Audrey-Anne Asselin


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