Night Lights – Susie Arioli

Sorti le 30 septembre 2008

Susie Arioli est devenue au fil des ans une référence en matière de jazz vocal au Québec. Longtemps associée au guitariste Jordan Officer (et l’est d’ailleurs toujours dans cet opus paru en 2008), elle continue encore aujourd’hui de nous fasciner avec sa voix franche et honnête. Retournons quelques années en arrière alors que l’interprète revisitait les plus grands standards jazz le temps de Night Lights.

On saute à pieds joints dans le très joli Can’t We Be Friends, popularisé par Louis Armstrong et Ella Fitzgerald dans les années 50. C’est l’accompagnement style acoustique qui saute tout d’abord aux yeux, puisque l’on fait normalement plutôt place au piano dans ce morceau qui se prête pourtant superbement à la guitare. Les cuivres (surtout la trompette) ne sont pas oubliés pour créer cette ambiance feutrée qui caractérise si bien ce genre de musique. On se complaît dans cette même texture sonore également dans Out of Nowhere, qui suit juste après.

Que serait un album de reprises sans Blue Skies d’Irving Berlin? On a ici droit au meilleur de Susie Arioli dans une version très humble, toute en subtilité et en délicatesse. Le registre plus aigu lui donne d’ailleurs l’occasion de pousser la coche un peu plus haut niveau intensité vocale, et c’est vraiment agréable à écouter. Après un bref passage vers un The Big Hurt plus latin, on nous offre How Deep Is the Ocean, qui met davantage l’accent sur la simplicité avec comme seul accompagnement le ukulélé. Ce n’est qu’à la fin qu’on peut distinguer une faible ligne de trompette qui vient asseoir le tout de façon plus nette. Un beau moment intime en compagnie de la musicienne dont on se rappellera certainement.

Il est facile de s’imaginer une ambiance de fond de bar miteux lorsque Lumière de nuit fait son entrée. Malheureusement, on est rapidement lassé par la mélodie très peu relevée et accrocheuse. Seule chanson chantée dans la langue de Molière, on aurait largement préféré que la piste suivante, Beyond the Sea (connue sous le nom de La mer) de Charles Trenet soit reprise dans sa version originale en français plutôt qu’en anglais. Si l’on réussit à passer outre ce détail, l’arrangement que nous offrent Arioli et Officer est plutôt satisfaisante. Un peu plus loin, It Could Happen to You et You Go to My Head sont jolies, mais ont du mal à se faire remarquer à travers cette liste de chanson plutôt étoffée.

Il s’agit là d’un très bel album qui rassemble sans aucun doute les incontournables du répertoire jazz. L’accompagnement à la guitare de Jordan Officer apporte vraiment une couleur nouvelle à ces mélodies connues qui continueront de vous plaire dans ce projet signé Susie Arioli.

À écouter: Can’t We Be Friends, Blue Skies, How Deep Is the Ocean

7,5/10

Par Audrey-Anne Asselin


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