Hug of Thunder – Broken Social Scene

Sorti le 7 juillet 2017

Le collectif torontois Broken Social Scene n’avait pas lancé de nouvel album depuis 2010, mais son aura ne s’est jamais vraiment éteint. Mieux encore, la sorti du dernier opus de Feist, Pleasure, a aidé à mousser l’arrivée de ce cinquième album, intitulé Hug of Thunder. Il va sans dire que cet album figurait parmi les plus attendus de 2017, et risque de se retrouver dans plusieurs listes de fin d’année.

Après une brève intro space (Sol Luna), c’est Halfway Home qui lance véritablement l’album. Il y a quelque chose de très pop-rock dans son approche, et elle a un certain potentiel radiophonique. Protest Song aussi offre un potentiel similaire, mais en commençant plus doux, ce qui permet davantage de montées en intensité. Très efficace ce début d’album.

On passe au folk planant avec Skyline, avec les clichés que ça implique : réverbération abusive dans la voix, instrumentation concentrée sur la guitares et percussions simples pour appuyer le tout. Pourtant, Broken Social Scene a ce don de rendre les choses banales très accrocheuses, et la fin de la chanson fera vite oublier le reste.

Puis on entre dans la partie corsée de l’album : Stay Happy changera tellement souvent d’énergie en peu de temps qu’elle devient en fait la première piste de l’opus (à part l’intro) qui ne reste pas immédiatement en tête, même si ses vertus finissent par s’apprécier après quelques écoutes. La chargée Vanity Pail Kids nécessite aussi quelques écoutes pour se digérer. Puis vient la chanson-titre Hug of Thunder chantée par Leslie Feist, qui n’est pas sans rappeler la construction de sa chanson Pleasure (avec les intenses fluctuations d’intensité en moins).

Ça se gâte après cette chanson, comme pratiquement aucune qui suit n’arrive à lever autant que les bonnes pistes du début. Certains manquent de mélodies fortes, d’autres n’offrent pas un build-up digne de ce nom. Comme si le talent créatif s’était essoufflé en seconde moitié d’album. Même la finale, Mouth Guards of the Apocalypse, prend un certain temps à capter l’attention. Mais lorsqu’elle démarre vraiment, après 2 minutes 30, elle nous offre quelque chose de lourd, puissant, et somme toute épique. Par contre, ce n’est pas tout à fait assez pour rattraper les autres pistes qui, sans jamais être mauvaises, manquent ce petit quelque chose qui ferait en sorte que l’album deviendrait un classique instantané.

Bon, cela n’empêche pas que la critique mondiale a essentiellement encensé cet album. Le temps dira finalement si les excellentes chansons de Hug of Thunder sont assez fortes pour compenser pour les plus faibles. On peut quand même gager que l’album se retrouvera dans plusieurs listes de fin d’année, non loin de celui de Feist.

À écouter : Halfway Home, Protest Song, Hug of Thunder

7,5/10

Par Olivier Dénommée


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