À jamais privé de réponses – Paupière

Sorti le 15 septembre 2017

Jeune trio mariant la chanson française et les sonorités électro-pop, Paupière (Pierre-Luc Bégin, Julia Daigle et Élia Préfontaine) connaît un petit buzz depuis la sortie d’un EP au début de 2016. On se lance maintenant dans un premier album complet de 12 pistes, portant le nom de À jamais privé de réponses.

En début d’album, on commence brièvement avec une intro de cordes qui mène bien vite à des sons électroniques percussifs qui plantent le décor de Une autre manière. C’est Bégin qui a le lead ici alors que les filles se contentent, principalement, de répéter «d’une autre manière» au refrain. Ça nous semble maladroit comme entrée en matière, alors qu’un groupe à trois voix a aisément le potentiel d’offrir quelque chose de plus intéressant.

Bonne nouvelle : Cours toujours est franchement beaucoup plus réussie. Moins inutilement chargée musicalement, les voix sont mieux mises de l’avant. Par contre, ici, on sent plus le côté pop que chanson française, mais tant que ça marche, on ne se plaint pas trop! S’ensuit Kirchner, un peu plus lourd avec ses gros synthés venus tout droit des années 80. Autant la musique est lourde, autant les paroles semblent chantées avec légèreté, ce qui nous amène à un refrain étonnamment accrocheur.

L’intro de Rex nous propose de nouveau des cordes, qui laisseront vite la place aux synthés pop, puis aux voix. La chanson a servi d’extrait à l’album, et c’est un excellent choix, puisqu’elle se classe aisément parmi les pistes les plus dansantes de l’album, sans être trop dégoulinante de pop (toujours un risque quand on veut trop passer à la radio). Sport, juste après, y va d’une chanson légèrement plus aérienne, et presque aussi réussie.

Après ces excellents morceaux, Défunte lune de miel manque d’un petit quelque chose, malgré des bonnes mélodies. Le build-up vient un peu sauver la mise en seconde moitié. Vient ensuite la douce Brûler bruyamment (malgré un titre qui aurait laissé penser au contraire). Pas de mauvaise : on assume cette douceur du début à la fin! Cela tranche avec K-O, puis Sans elle, qui reviennent en force avec une électro-pop assumée.

Après une Les fleurs plus ou moins accrocheuse, Nouveau jour frappe un peu plus fort au refrain en plus d’offrir globalement un beau crescendo. On arrive à la conclusion avec L’amour fait peau neuve, chanson où on finit par entendre les paroles qui ont donné le titre à l’album. Par contre, rien ne justifie particulièrement qu’on la garde pour la fin, étant moins bien ficelée que la plupart des bonnes pistes de l’opus…

L’album À jamais privé de réponses contient d’excellentes chansons, qui font malheureusement sérieusement ombrage aux autres qui sont correctes. Ça nous saute vraiment aux oreilles et ça rend le tout très inégal quand on y porte attention. Le potentiel du trio reste entier, mais il devra trouver un moyen d’équilibrer ses chansons dans un futur album s’il veut éviter des montagnes russes trop intenses et pas nécessairement agréables à traverser.

À écouter : Rex, Brûler bruyamment, K-O

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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