Eldorado – Les Passagers

Sorti le 13 octobre 2016

Le groupe indie-rock montréalais Les Passagers est encore un secret plutôt bien gardé, même avec 1500 likes sur Facebook. Le quintette dirigé vocalement par Andréanne Muzzo propose des chansons aux mélodies rêveuses (merci à sa voix légère) mettant bien en vedette ses textes en français qui le sont tout autant. Découvrons Eldorado.

On commence très doucement avec le début de De bronze. Pas particulièrement organique (presque tous les instruments sont des synthés à par le piano et peut-être quelques discrètes lignes de guitare). Ce n’est pas complètement désagréable, mais disons qu’on fait le saut lorsque Tes yeux arrive, juste après : une batterie assumée, proposant un rythme beaucoup plus rock, vole presque la vedette. Les autres musiciens ne laisseront pas trop leur place non plus, donnant une chanson pas mal plus accrocheuse.

Te retrouver s’adoucit juste un peu… pour mieux exploser de nouveau dans la seconde moitié. C’est particulièrement réussi dans le segment instrumental où les synthés dominent et ça donne franchement envie de danser. Chacun de nos pas ne laisse pas trop sa place non plus, avec ses rythmes très funky où chaque instrument occupe exactement la bonne place pour ne pas piler sur les autres.

Après plusieurs morceaux énergiques, on tombe dans le registre lent avec Dans le noir. Mettant davantage en valeur l’émotion du piano et des mélodies feutrées, elle n’a malheureusement pas la capacité de nous accrocher des excellentes chansons précédentes. Surtout que la suivante, À l’intérieur, rentre sacrément au poste. Mentionnons la ligne de batterie qui attirera l’attention de bien des amateurs de rythme, mais surtout le refrain puissant qui est un des plus convaincants de tout l’album.

S’ensuivent des morceaux un peu plus discrets : 29.05.2016, ainsi que le début de Que nos mains et d’Immobiles, qui finissent tous deux à attirer l’oreille dans la seconde portion grâce à un build-up habilement amené. Il est tout particulièrement réussi dans Que nos mains. L’album s’achève déjà avec la chanson-titre Eldorado, qui ne sonne pas du tout comme ce à quoi le groupe nous avait préparé à travers l’opus. C’est beaucoup plus space et ça déstabilise presque un peu.

Dans l’ensemble, Eldorado est un album assez fort. Oui, il a ses faiblesses, mais celles-ci sont souvent causées par leur position par rapport à des morceaux «trop» forts. La quarantaine de minutes de l’album passe très vite, et ça s’écoute plutôt bien en boucle sans trop que l’oreille s’en tanne. Chose certaine, Les Passagers ont un beau talent pour les chansons plus rythmées, et on espère que le groupe continuera à exploiter ce beau filon prometteur.

Il est possible d’écouter et de se procurer l’album sur Bandcamp.

À écouter : Te retrouver, Chacun de nos pas, À l’intérieur

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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