Révolution conservatrice – Mononc’ Serge

Sorti le 1er décembre 2017

La dernière fois que Serge Robert, communément appelé Mononc’ Serge, nous avait proposé un nouvel album, c’était il y a presque 2 ans et demi avec son album Mononc’ Serge 2015, présentant des chansons liées à l’actualité. Cette fois, il met de côté l’actualité et revient avec Révolution conservatrice, jonglant avec des sujets aussi variés qu’intemporels. Tout de même, Mononc’ semble s’être assagi, jouant en trio en délaissant le gros rock agressif à la frontière du métal pour quelque chose de plus ludique qui laisse amplement de place au message.

On nous plonge tout de suite dans le bain avec la chanson-titre Révolution conservatrice. Comme le nom l’indique, on nous imagine faire un retour au conservatisme religieux, un clin d’œil à l’ère de Duplessis. Le tout, sur une musique rock bien sentie. C’est toute une entrée en matière, comme seul Mononc’ Serge peut en faire! S’ensuit Mon droit à l’incohérence, une réponse à tous ceux qui analysent ses textes et qui y cherchent un sens profond. Gageons que des profs de philo trouveront le moyen d’analyser cette chanson avec une approche freudienne. On revient au thème du conservatrice avec Ce livre, qui aborde la Bible et sa suprématie indéniable.

Chums frappe fort en abordant le sujet intemporel de l’amitié, avec un angle pas mal moins mainstream. Un excellent coup suivi par L’indifférence,  une power ballade illustrant un complet reclus de la société. La dictature de la vertu offre une intro qui fait penser à du Iron Maiden et se moque de la gauche qui enfonce dans la gorge de tout le monde sa «vertu». Il rit ensuite de sa propre vie et de son quotidien avec Chanteur professionnel.

On passe au rock’n’roll avec La transgression, où Mononc’ Serge souligne les petits plaisirs de la vie de faire des choses interdites. L’amour est plus fort que la langue parle cette fois de bilinguisme et de notre attirance de plus en plus forte vers l’anglais. On comprend vite que c’est encore une blague, surtout venant de celui qui chantait Canada Is Not My Country y a quelques années. Par contre, il dresse un portrait intéressant d’un certain profil d’individus dans Les partisans du silence, qu’on ne voit pas, mais qui sont partout. Tout le contraire du personnage décrit dans Le moron aux 1000 visages, que l’artiste voit partout. On clôt le tout avec la légère Énergie Cardio, qui propose de boycotter essentiellement tous les choix santé. «Fuck les push-ups, vive le 7-up.» Pourquoi pas?

Quand on connaît bien la musique de Mononc’ Serge, on sait qu’il est toujours aussi en forme dans l’écriture de chansons grinçantes, même s’il le rend dans une musique moins criarde. Plus intemporel, cet album contient quelques perles qui, espérons-le, traversera autant le temps que ses vieux succès.

À écouter : Révolution conservatrice, Chums, Énergie Cardio

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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