Pogogo – Bad Dylan

Sorti le 26 janvier 2018

Bien que le trio électronique Bad Dylan avait lancé un album titré Multivers en 2015, il a annoncé que la sortie de Pogogo le 26 janvier 2018 serait le «premier vrai album» du groupe. On comprend que Bad Dylan a déjà beaucoup évolué entre les deux sorties et qu’il se distancie peut-être de son ancien son. On a aujourd’hui affaire à une musique souvent ludique, avec beaucoup de samples et une bonne dose de surprises.

Les influences admises incluent la pop, le nu-disco, la soul, le house, le funk, le highlife, l’afrobeat, le hip hop, le métal et la musique expérimentale. Rien que ça! L’album démarre d’ailleurs avec Hey Nina, qui laisse place à beaucoup de sampling, mais aussi à des rythmes énergiques tout de même bien ficelés, même si on change de registre un peu trop souvent pour bien apprécier les vibes offertes par Bad Dylan. Si on entendait déjà des tendances world dans Hey Nina, cela se confirme au début de Ain’t No Sorry, avant de passer à un registre plus dance.

Anunnaki surprendra plusieurs oreilles, notamment avec quelques modulations pas toujours gracieuses dans le motif de base. Dommage, parce que le reste de la piste est plutôt réussi! Fièvre, juste après, marque aussi, cette fois par la présence d’Anatole (collègue au label Pantoum) au chant. On reconnaît son côté extravagant, mais même après plusieurs écoutes, on se demande si la collaboration entre Anatole et Bad Dylan a été optimale. Au contraire, la voix de Karim Dabo se fond très bien dans la musique de Glace tropicale qui vient juste après.

Boulevard nous ramène en plein dans l’énergie de l’album Random Access Memories de Daft Punk, les voix robotiques en moins. Même si ce n’est plus original de revenir dans ce registre, c’est toujours aussi agréable, alors on ne s’en plaindra pas. Le dansant extrait Grand Goût fait aussi sacrément bien la job, comme on dit. On ose un peu plus dans Dead Case, faisant revenir en masse le sampling pour l’occasion avant de conclure avec la parfaitement titrée Douce douceur.

L’évolution de Bad Dylan n’est pas terminée, et on sent que le trio a misé sur la variété et sur une petite dose d’audace pour ce sympathique album Pogogo. Il n’est bien sûr pas parfait, et rares seront les auditeurs qui apprécieront cet opus du début à la fin, mais il y en a certainement pour tous les goûts, ce qui n’est déjà pas si mal. Il faut aussi prendre en considération que l’expérience du groupe se vit vraiment en spectacle. L’album servira surtout de prétexte pour aller (re)voir le groupe en show et constater le rendu sur scène.

À écouter : Glace tropicale, Grand Goût, Douce douceur

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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