Sorti le 9 mars 2018

Il y a un an et demi paraissait un premier mini-album pour San James, pseudonyme qu’a choisi Marilyse Senécal pour mettre en valeur ses compositions indie-pop. Elle remet ça avec le EP Bridges, mettant plus que jamais de l’avant sa superbe voix dans des compositions inspirées, qui naviguent quelque part entre pop, folk, jazz et minimalisme. Beaucoup de choses à entendre en seulement cinq pistes!

C’est White Walls qui nous initie à cette nouvelle offrande, morceau plutôt discret (malgré quelques montées bien placées) qui laisse toute la place à la chaleur et à la sensualité de la voix de San James. Au contraire, One Hundred Faces offre une musique plus chargée, mais d’autant plus réussie, dans laquelle sa ligne vocale se fond et devient un instrument parmi les autres, surtout au refrain. Mention spéciale à la ligne de clavier la plus contagieuse que j’ai entendue dernièrement.

La montagne russe se poursuit : on redescend tout doucement vers Stay Still, laissant cette fois entrevoir un côté plus vulnérable à la chanteuse, qui tranche particulièrement avec la suivante, la ludique Danger Is No Friend of Mine. Vocalement, on sent moins San James sans son habitat naturel, mais étonnamment, ça se défend très bien grâce à la vibe générale qui justifie ce changement d’approche. On revient à la sensualité pour clore le mini-album, avec la belle Henry. On a même droit à de discrètes lignes de sax pour appuyer la chanteuse dans cette finale impeccable.

On parle ici d’un EP d’une durée d’environ 19 minutes, et pourtant, on a l’impression de faire face à une œuvre complète tellement San James couvre un registre vaste avec aisance. Difficile de trouver des défauts aux explorations de l’artiste, si ce n’est qu’on en aurait quand même voulu encore plus. Le risque de proposer des choses aussi différentes dans un mini-album est toujours de manquer de cohésion, mais ce n’est pas du tout le cas ici. Vraiment, chapeau!

À écouter : One Hundred Faces, Henry

8,3/10

Par Olivier Dénommée