Apologie des états seconds – Barrdo

Sorti le 30 septembre 2016

Barrdo est un des derniers projets de Pierre Alexandre (qu’on associe entre autres à son défunt groupe Lac Estion et au label Poulet Neige), se présentant comme un groupe de rock qui s’amuse avec des «expérimentations spirituelles et psychédéliques» en français. On pouvait donc s’attendre à bien des surprises avec le premier album du groupe, Apologie des états seconds. Attachez-vous, le voyage commence!

Première chose qu’on remarque : pour un album de 9 pistes, il est très long… plus de 50 minutes! On a donc droit à des compositions longues, souvent divisées en différentes portions. La première piste Libre, toutefois, offre essentiellement un long bloc psychédélique de 7 minutes avec des paroles plus ou moins claires, après une brève intro à la guitare. Disons que ça impose vite le ton!

Loin, au contraire, est beaucoup plus brève, mais aussi plus punchée. Cela n’empêche pas un belle montée instrumentale en seconde moitié. On flirte ensuite avec la ballade avec Perdu, menant discrètement à Sauvage. Cette dernière sort automatiquement du lot, avec la participation spéciale du ténos Sarkis Barsemian qui ajoute une toute autre dimension à la chanson.

Retour au rock avec Dimitri. Rien à redire : ça se tient et c’est bien ficelé malgré sa durée de 6 minutes. Au-delà puis Abandon, juste après, offrent quant à elles les plus belles mélodies de tout l’album, sur une musique plus douce dans les deux cas. À donner quelques frissons! On gâche un peu l’effort avec l’interminable Ensemble, d’une durée de 16 minutes! Le début se tient parfaitement, mais après 2 minutes, on aurait dû passer à une autre chanson plutôt que d’inclure l’espèce de build-up choral où on répète pendant 14 minutes «Enfin, ensemble»! On finit au moins sur une bonne note avec la chanson folk Ne pars pas, qui finit presque trop vite.

Le titre de l’album, Apologie des états seconds, n’est pas anodin. On sent effectivement que Barrdo a voulu axer ses chansons sur les «états seconds» en question. À nos oreilles, c’est largement plus réussi lorsque les compositions prennent une dimension plus spirituelle que psychédélique, d’autant plus qu’elles mettent vraiment de l’avant le talent de composition de Pierre Alexandre. Tout de même, même si l’exercice présente deux facettes complètement différentes, on arrive à percevoir une certaine cohésion dans l’œuvre. Ça donne le goût d’entendre la proposition en live, et surtout d’entendre une suite, justement prévue bientôt!

Il est possible d’écouter cet album sur Bandcamp.

À écouter : Dimitri, Au-delà, Abandon

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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