Island Songs – Ólafur Arnalds

Sorti le 12 août 2016

Lorsqu’Ólafur Arnalds est arrivé avec le concept de son album Island Songs, il voulait arriver avec «sept semaines, sept endroits, sept chansons», qui représenteraient bien son Islande natale, au-delà des endroits touristiques populaires. Si certaines critiques se sont amplement attardées au dévouement face au concept, intéressons-nous aujourd’hui au résultat : Island Songs est-il un bon album d’Arnalds?

Árbakkinn, la première piste de l’album, inquiète un peu aux premiers instants : on y entend Einar Georg Einarsson réciter un poème dans sa langue maternelle, et le piano n’arrive qu’après de longues secondes, mais encore très discrètement. Cela prend tout près de 2 longues minutes (sur 5) avant que le piano prenne sa place, appuyé par des cordes, et qu’on peut véritablement apprécier le talent du compositeur sur ce morceau qui s’avère magnifique.

L’aventure se poursuit avec 1995, en référence à un événement particulier qui s’est passé cette année-là à l’endroit où la piste a été enregistrée. Cette fois, la collaboration est avec la cousine du musicien, Dagný Arnalds qui y joue l’orgue. C’est à elle qu’on doit la petite ligne répétitive mais essentielle de cette piste qui semble introspective à souhait. Parlant d’introspection, Ólafur Arnalds se rend ensuite dans une autre église pour enregistrer Raddir avec le South Iceland Chamber Choir, véritable petit chef d’œuvre berçant. C’est presque un miracle que la suivante, Öldurót, arrive à se défendre et à se démarquer à sa façon.

Dalur y va d’un certain minimalisme, réussi mais qui n’accroche pas particulièrement, et laisse place à Particles, avec la collaboration d’une voix familière : Nanna Bryndís Hilmarsdóttir, plus connue comme étant la chanteuse du groupe islandais Of Monsters and Men. La relation entre le piano discret de Arnalds et sa voix aussi fragile que magnifique est à donner des frissons. L’album se termine avec le jolie Doria, où le pianiste reprend le contrôle de la mélodie, solidement appuyé par les cordes.

C’est ainsi que l’album se termine… du moins dans le concept original de sept chansons en sept semaines accompagnées de vidéos toutes réalisées par Baldvin Z (notez qu’elles valent largement le détour)! Une piste supplémentaire, Study for Player Piano (II), où on a droit à quelques minutes supplémentaires de jolie musique, sans tout à fait sentir le même build-up que dans tout le reste de l’album, est ajoutée. On reconnaît le style du compositeur, mais cette piste finale ne semble pas avoir la même sensibilité que les autres!

Island Songs est un album très bref – dépassant à peine les 30 minutes – mais son concept est si fort et assumé que l’on ne peut que se laisser charmer par la proposition. Malgré toute réticence qu’on réussissait à avoir, on est conquis dès la seconde piste et on le reste jusqu’à la fin. On comprend parfaitement pourquoi Arnalds est devenu aussi populaire dans les 10 dernières années.

À écouter : Raddir, Particles, Doria

8,3/10

Par Olivier Dénommée

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