Eulogy for Evolution – Ólafur Arnalds

Sorti le 1er octobre 2007

Le compositeur néoclassique islandais Ólafur Arnalds a lancé un premier album en 2007, intitulé Eulogy for Evolution. Cet album contient de nombreuses particularités, étant décrit comme une documentation sur la vie, de la naissance à la mort, mais ne contenant aucun titre clair (seulement des chiffres!). L’autre particularité, moins documentée, est le fait que certaines de ces compositions ont été écrites pendant qu’il demeurait au Canada à la fin de son adolescence.

À peine âgé de 20 ans à la sortie de son premier album, Arnalds montrait déjà son grand talent pour les arrangements émouvantes et pour les mélodies fortes. On l’entend dès 0040, avec des lignes de cordes chargées en émotions, suivies du piano qui entre plus discrètement en scène. Si le début ne suffit pas à vous convaincre, attendez la dernière portion de la pièce où tous les instruments travaillent ensemble pour créer une ambiance plus cinématographique.

Après cette entrée en matière réussie, l’écoute se poursuit avec d’autres moments émotifs. 0048 / 0729 frappe par sa mélancolie, 0952 puis 1440 nous bercent avec leur douce mélodie contemplative, 1953 surprend avec son build-up très lent… Jusque-là, on reste dans un seul et même registre, et c’est très réussi ainsi. 3055 nous surprend toutefois avec l’arrivée d’une batterie dans la dernière portion de la piste. Même si elle change drastiquement le mood, elle s’incorpore plutôt bien et donne un vent de fraîcheur à l’album.

S’ensuit 3326, morceau plus classique dans la forme, qui contient de bonnes idées mais qui ne vient pas nous chercher comme le reste de l’album. Cela nous conduit déjà à la fin avec 3704 / 3837. Véritable intrus de l’album, on nous balance un morceau saturé avec une batterie agressante qui nous rappelle à la dure que Arnalds a un passé de drummer métal. Après que cette portion violente se termine en glitches, on conclut le tout avec des lignes quasi-religieuses, mais on ne peut s’empêcher de penser que cette piste était de trop, d’autant plus que c’est la seule à aller dans une telle direction.

L’album Eulogy for Evolution ne sonne pas particulièrement comme un premier album, du moins pas dans la première moitié. L’Islandais explore un peu plus dans la seconde portion, mais ne donne tout de même pas l’impression qu’il y est allé complètement à tâtons avec cet enregistrement. C’est surtout une prémisse à une grande carrière prolifique qui l’attend.

Eulogy for Evolution 2017

En vue du 10e anniversaire de ce premier album, une version remasterisée par nul autre que Nils Frahm a vu le jour à l’été 2017. On ne retrouve aucune nouvelle pièce sur cette version, et la différence est relativement minime pour les oreilles non attentives (signe de la qualité du produit initial), mais il est intéressant de penser que des détails ont été revus pour rendre l’expérience la plus optimale possible. Et surtout, cela nous confirme qu’Ólafur Arnalds n’a jamais renié ses premières compositions s’il les remet de l’avant ainsi.

À écouter : 0048 / 0729, 0952, 3055

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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