Choses Sauvages – Choses Sauvages

Sorti le 31 août 2018

À première vue, le groupe Choses Sauvages est un énième projet qui espère obtenir une part du gateau qu’est la scène musicale montréalaise. Après avoir écouté son premier long jeu homonyme, on comprend que le groupe a bel et bien la capacité de se tailler une place de choix avec son côté disco et new wave d’une rare efficacité.

C’est d’ailleurs la première chose qui accroche l’oreille : Choses Sauvages a développé au fil des deux dernières années un son qui lui réussit bien. Tout en sensualité, Le palais des erreurs nous introduit doucement dans l’univers du quintette où la voix planante et la guitare funky sont maîtres. Des flutes semi-psychédéliques ajoutent aussi à l’ambiance dans la dernière portion de la chanson.

Le rythme accélère un peu pour La valse des trottoirs et la basse, elle, se fait plus présente. Choses Sauvages ne réinvente pas les codes du disco, mais parvient à ramener la nostalgie de cette époque glorieuse que les membres n’ont pourtant pas connue. Comme dans bien d’autres cas, le groupe alterne entre les différentes énergies au fil de l’album : on retourne donc à un mood plus près de Le palais des erreurs pour Ariane, qui a toujours autant de succès avant de livrer un Superstitions rythmé et bren inspiré. Cette fois, ce sont les claviers qui volent la vedette.

L’album est groovy à souhait et les chansons s’écoutent toutes seules, sans effort. On retient particulièrement certains titres, comme Nuages, Poussière ou encore Hualien. Damoclès, en toute fin d’album, conclut très bien l’exercice même si elle ne nous surprend pas outre mesure.

La plupart des pistes frappent par leurs sonorités rétro plus qu’efficaces et contrastant avec les thèmes très actuels. Et si ça peut paraître déstabilisant au début pour certains, on s’y habitue rapidement et on prend vite goût à cette énergie rafraîchissante. Surtout, on se demande pourquoi Choses Sauvages a lancé cet album doté d’un énorme potentiel estival, à la toute fin de la belle saison. Finalement, pour un premier album, on a droit à quelque chose de solide, d’assumé, et de très entraînant, mais il reste place à un peu de peaufinage. On sent que certains arrangements pourraient être encore plus mordants, et on a confiance que le groupe trouvera le bon dosage dans un prochain enregistrement.

Vous pouvez écouter cet album sur la page Bandcamp de Choses Sauvages.

À écouter : Ariane, Nuages, Poussière

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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