Django Belles – Christine Tassan et les Imposteures

christine tassan et les imposteures django bellesSorti le 16 novembre 2018

Le temps des fêtes ne fait pas toujours l’unanimité dans les différents foyers. Si certaines personnes veulent mettre en boucle les grosses tounes de Noël qui tournent depuis 50 ans, d’autres n’ont pas nécessairement envie d’endurer cette musique pendant parfois plus d’un mois. C’est là qu’on part à la recherche de compromis qui pourraient potentiellement plaire aux deux parties. L’album Django Belles du quatuor manouche Christine Tassan et les Imposteures tente de répondre à ce besoin très particulier d’offrir un album des fêtes qui ne reprend pas que les chansons clichées qu’on n’en peut plus d’entendre depuis belle lurette. La formule combine le côté jazz manouche qui a fait la renommée du groupe à une bonne dose d’humour et d’originalité dans les arrangements.

Un peu de nostalgie en début d’album : La soirée du hockey / Hiver maudit nous présente les deux facettes de l’hiver; d’un côté, la fièvre du hockey qui se manifeste quasi-automatiquement en entendant ce thème mythique, de l’autre, une chanson de Dominique Michel qui ne laisse aucun doute sur son aversion pour cette saison controversée. L’interprétation est énergique et n’insiste pas sur le côté comique d’étirer les paroles «J’haïs l’hiver», rendant l’exercice plus naturel et musical que la version originale faite dans un but purement humoristique. Remarquons au passage l’ajout de cuivres, donnant une autre dimension aux chansons autrement purement manouches.

L’écoute se poursuit avec un autre classique, Mon pays, livré de façon majoritairement instrumentale très réussie. Mais ceux qui ne peuvent s’empêcher de fredonner les paroles pourront se gâter en fin de piste, alors les Imposteures s’assurent de faire un compromis qui plaira à tous! On retrouve quand mêmes quelques morceaux complètement instrumentaux, comme Oggi nevica (Reel Béatrice), Il est né le divin enfant / Joseph Joseph, la berçante L’hiver, Largo / Marie-Noël et Marche de Casse-Noisette.

Mentionnons aussi les chansons Fleurs de grésil, de Sylvain Lelièvre, y allant d’une version toute en douceur qui fera découvrir cette douce poésie aux plus jeunes générations, ou encore Tout l’monde a la grippe de La Bolduc, où on glisse une panoplie de clins d’œil à des classiques de Noël. On nous fait aussi découvrir au passage Mele Kalikimaka, chanson hawaïenne notamment popularisée par Bing Crosby, ainsi qu’une très belle version de Les neiges de Finlande / En tombant gentiment (moitié chanson d’Edith Piaf, moitié reprise d’une vieille composition instrumentale du groupe). L’opus se termine avec un ambitieux Medley de Noël, présentant en canon a capella divers airs archi-connus qui n’ont pas été abordés à travers l’album. Effet instantané même si ça donne un peu le tournis à essayer de tout entendre! On y a reconnu au moins 12 airs superposés, ce qui donne un résultat pour le moins unique!

Il faut saluer le désir d’offrir une belle diversité au fil de l’album de 45 minutes et surtout celle de présenter des chansons moins connues ou moins associées aux albums des fêtes. Ça donne un sens nouveau à plusieurs d’entre elles et ça devrait donner une chance à ceux qui en ont marre d’entendre toujours les mêmes pièces. Un effort rafraîchissant dans l’ensemble, même si on en aura assez de certaines chansons avant les autres au fil des écoutes.

À écouter : Mon pays, Il est né le divin enfant / Joseph Joseph, L’hiver, Largo / Marie-Noël

7,7/10

Par Olivier Dénommée


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