Nightcrawler – Simon Daniel

simon daniel nightcrawlerSorti le 2 octobre 2018

Après un EP en 2015, le Néo-Brunswickois Simon Daniel a mis trois ans avant de retourner en studio en compagnie de Pierre-Philippe Côté, alias Peter Henry Phillips ou Pilou selon les jours, pour donner naissance à Nightcrawler, un premier album de rock alternatif relativement bilingue, mais surtout chargé de différentes ambiances.

On est accueillis par la chanson-titre qui instaure doucement le rythme de l’opus. La chanson de 4 minutes est plutôt chargée au niveau des arrangements et mérite bien quelques écoutes pour écouter chaque subtilité qu’elle renferme. On a bien quelques réserves pour la dernière minute, soudainement beaucoup plus intense, mais on ne peut pas dire que Simon Daniel ne nous a pas bien préparé aux différentes ambiances que l’album renfermera!

Dans le registre plus doux et chantant, Microscope se retrouve vite parmi les incontournables, mais on a aussi droit à d’autres bons moments avec Back Seat, Le Flood, et tout particulièrement la rêveuse Rue Jones. La finale de l’album, Court circuit, y va elle-même d’un folk mélancolique presque trop calme.

Daniel nous surprend toutefois avec Front Seat, aux inspirations plus électroniques qui en deviennent même épiques. Il nous livre aussi des moments musicaux plus angoissants, surtout en fin d’opus… et on ne sait toujours pas quoi en penser, pour être honnête! Comme si Simon Daniel ne voulait pas se présenter «seulement» comme un auteur-compositeur et qu’il souhaitait aussi explorer d’autres registres plus audacieux. Retenons surtout Voyageur dans cette catégorie plus ambiguë.

L’album Nightcrawler ne dure que 37 minutes, mais il est plutôt dense, surtout quand on pense qu’il tente de faire cohabiter ensemble des énergies aussi différentes. Cette variété lui sourit à quelques occasions, mais rend l’exercice plus laborieux à d’autres moments, surtout dans la seconde moitié du disque. On s’entend qu’il s’agit seulement d’un premier album et que Simon Daniel n’a certainement pas encore fini d’explorer ce qui doit être son véritable son, mais au moins on reconnaît son désir de ne pas sonner comme exactement tout le monde, ce qui est une bien belle intention à avoir. Après, reste à le faire tout en restant davantage cohérent, parce que le talent y est déjà. La prochaine fois peut-être!

Il vous est possible d’écouter cet album sur Bandcamp.

À écouter : Microscope, Front Seat, Rue Jones

7,2/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire