Long Story Short – Ian Kelly

ian kelly long story shortSorti le 23 août 2019

Après six albums, le chanteur Ian Kelly n’a plus trop besoin de nous présenter son registre, un folk généralement apaisant qui a connu un bon succès il y a une dizaine d’années (déjà!). On ne bouscule pas la recette pour l’opus Long Story Short, mais Kelly a eu la bonne d’idée de faire appel au talent de quelques musiciens qui ont apporté une autre couleur à ses arrangements, dans certains cas efficaces à souhait.

Qui dit folk dit guitare acoustique au premier plan. On nous fait mentir dès les premiers instants de Odd Places où on entend initialement un ensemble à cordes (Mommies on the Run) et la batterie avant que l’instrumentation plus «classique» ne prenne le dessus. Malgré tout, cette simple intro nous laisse entendre le désir de Ian Kelly d’explorer d’autres sonorités, ce qu’il nous rappelle à d’autres occasions dans la même chanson.

On se plait aussi à entendre des morceaux qui exploitent bien différentes ambiances comme Sweet Time, aux couplets pour lourds faisant contraste aux refrains légers et lumineux, et on adore particulièrement les arrangements de la touchante ballade Let Me Go : une fois encore, les cordes volent la vedette.

On ne sort toutefois pas l’artillerie lourde partout dans l’album – une bonne idée pour éviter de surcharger les arrangements – et on a droit à des morceaux plus «minimalistes» comme I Need Your Love et That Son of Mine, qui visent assez juste dans plusieurs cas.

Ian Kelly semble avoir fait un effort particulier pour aller chercher une collaboration de la chanteuse Sarah Slean pour enregistrer le duo Let’s Just Be Together. Malgré les arrangements somme toute réussis, ce duo country émotif ressemble à n’importe quelle autre chanson du même registre, ce qui lui fait perdre son effet. Quant à Simple Song, elle aurait pu rester plus simple, justement, plutôt que d’exploser comme elle l’a fait. Du côté de la pièce-titre Long Story Short, on a droit à un morceau instrumental qui donne une petite pause vocale, mais sans ajouter beaucoup plus à l’expérience de l’album. Le choix de conclure avec Hopeful Mind, un morceau plus lumineux et chargé de cuivre mais qui manque de magie dans la mélodie, montre peut-être un petit essoufflement de l’inspiration de Ian Kelly pour certaines de ses chansons.

En fait, force est d’admettre que mis à part Let Me Go, la seconde moitié de l’album est plus faible que la première. Ce déséquilibre ne dérange pas particulièrement quand on écoute l’album distraitement ou en musique de fond (comme j’ai fait avant de m’asseoir pour rédiger cette critique), mais nous frappe lorsqu’on est attentif aux forces et faiblesses de chaque piste. Admettons toutefois que les thèmes abordés par le chanteur sont réussis, même si les sujets de ses chansons sont moins responsables de son succès que sa voix et sa musique apaisantes.

Tout de même, saluons le désir de Ian Kelly d’incorporer l’aide de davantage de musiciens qui ont apporté une couleur intéressante à cet opus, ce qui se prend toujours bien dans le courant folk où on a particulièrement l’impression de tout avoir entendu.

À écouter : I Need Your Love, Sweet Time, Let Me Go

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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