
Sorti le 28 mai 2021
Certains se souviennent peut-être du groupe Starving Woodchucks, des Français qui versaient dans un registre indie-folk. Si le groupe n’existe plus aujourd’hui, ses anciens membres ont formé un nouveau groupe, avec une nouvelle chanteuse à l’avant : The Amber Day propose un registre folk-rock mettant de l’avant la voix singulière de Rachel Baum, originaire de la Louisiane. Un premier EP homonyme de 5 chansons est paru en 2021, donnant un avant-goût de ce que le groupe a à offrir.
Dès les premiers instants de la première chanson, Smoke Clouds, on sent le côté rock plus assumé qu’on souhaite proposer. Et ça donne tout de suite envie de taper du pied, ce qui est toujours bien signe. Puis vient la chanteuse, le cœur du nouveau projet. Il faut se donner un petit moment pour s’habituer à la voix de Rachel Baum si on ne l’a pas encore apprivoisée, mais celle-ci livre une mélodie convaincante qui se marie très bien avec la musique qui l’accompagne. Dans notre cas, après quelques écoutes, cette piste est rapidement devenue notre préférée du EP et a été ajoutée à notre playlist pour la voiture. Notons aussi que même si la chanson est relativement courte – un peu plus de 3 minutes –, elle trouve le temps d’insérer un petit solo de guitare juste bien dosé. Très bonne entrée en matière avec cette première chanson.
Plus folk dans son approche, Burned commence «doux» (tout en ayant un côté tendu) avant d’exploser au refrain où le rock reprend ses droits. C’est musicalement assez efficace, mais la mélodie plus répétitive l’est un peu moins même si on sent une belle intensité de la part de la chanteuse à la hauteur de ses paroles.
On la trouve beaucoup plus efficace dans Round & Round, une ballade émotive qui met davantage sa voix en valeur. Encore une fois, les musiciens dosent parfaitement leur musique pour bien l’appuyer. Missing Man montre aussi que la chanteuse est à l’aise dans le registre plus près du folk-country. Après un premier tiers acoustique, on a aussi droit à un crescendo musical réussi, tout en restant plus léger que les premières chansons de l’opus.
Le EP se conclut avec la chanson Aline, où on nous raconte la triste vie d’une femme. Pourtant, musicalement, on a droit à quelque chose d’assez énergique et tout en nuances, ce qui clashe quelque peu avec le propos plutôt sombre, qui est au passage très bien chanté. Ce n’est évidemment pas la première fois que la musique et les paroles ne sont pas du tout dans le même registre, mais dans ce cas-ci il semble plus facile d’apprécier la chanson si on ne s’attarde pas trop au texte.
Quitte à répéter ce qu’on avait écrit à l’époque au sujet du deuxième et dernier EP des Starving Woodchucks, on sent que The Amber Day n’a pas encore tout à fait trouvé le son qui est le sien et teste ici différentes avenues. La cohésion musicale est somme toute solide – la complicité entre les musiciens s’entend – et les compositions se défendent très bien; reste seulement à décider du registre sur lequel se concentrer et s’assurer que la chanteuse est adéquatement mise en valeur dans le registre en question. Avec le talent qui se trouve dans ce groupe, ça ne devrait pas être si compliqué à réaliser. À suivre!
Le EP est notamment disponible sur Bandcamp.
À écouter : Smoke Clouds, Round & Round
7,4/10
Par Olivier Dénommée
En savoir plus sur Critique de salon
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.