
Sorti le 16 octobre 2020
On l’attendait avec impatience et il est finalement arrivé en 2020, le premier vrai album de la Montréalaise Helena Deland! Après avoir lancé une série de EP ces dernières années (que l’on a généralement bien aimés, soit dit en passant!), c’était la prochaine étape naturelle, mais tous n’arrivent pas facilement à bien défendre leur musique dans un album de plusieurs dizaines de minutes. Ici, Deland y parvient très bien en 13 pistes!
Dans sa précédente série From the Series of Songs “Altogether Unaccompanied”, Helena Deland a exploré diverses sonorités dans le registre indie pop, souvent aux tendances mélancoliques qui mettaient bien en valeur sa voix feutrée. On sent que ses expérimentations ont porté fruit puisqu’elle exploite pleinement cette force à travers l’album de 47 minutes.
Musicalement, on s’amuse quand même beaucoup et on découvre des arrangements parfois surprenant à la première écoute, mais presque toujours accrocheurs. La pièce-titre Someone New en est un parfait exemple avec une instrumentation de plus en plus chargée, au point de presque noyer la voix de la chanteuse, mais créant un effet réussit qui garde la chanson somme toute réussie et agréable à écouter en boucle. On apprécie aussi la très relaxe Truth Nugget, qui devient instantanément un incontournable, autant pour la musique que pour la douceur avec laquelle Helena Deland nous transporte. Petite mention au build-up final qui en ajoute juste assez pour que ça ne paraisse pas forcé. C’est d’ailleurs ce qu’elle réussit à faire dans la majorité des chansons de l’album Someone New, arrivant chaque fois à créer une ambiance propre à ses pistes tout gardant une certaine cohésion. Chapeau!
Il serait d’ailleurs plus rapide de parler des «exceptions» de l’album. Par exemple, on éprouve certaines réserves quant à Pale, qui a été retenue comme extrait même si c’est loin d’être une des plus marquantes. Le côté presque agressif de certains instruments ne correspond pas à la douceur vocale de Helena Deland et la fin ne nous offre pas de grande montée en intensité qui rendrait la chanson plus mémorable que les autres. On doute aussi de la pertinence de la portion finale (les 40 dernières secondes) de Comfort, Edge, qui n’ajoutent pas particulièrement à l’ensemble. On souligne toutefois positivement la piste suivante, The Walk Home, excellent morceau instrumental (avec en prime beaucoup de cordes) qui arrive en plein milieu d’opus et qui entre parfaitement dans l’univers de l’artiste même si on ne l’entend pas chanter.
Pour revenir aux pistes plus faibles de l’album, mentionnons Smoking at the Gas Station qui ne lève pas autant qu’on pourrait le souhaiter, d’autant plus qu’elle est une des plus longues de tout l’opus. Elle aurait aisément pu être amputée d’une minute et demie pour éviter cette petite longueur. Et, commentaire qu’on fait chaque fois qu’on l’entend dans un album, les sons entendus dans les 30 dernières secondes de Fill the Rooms n’étaient pas nécessaires.
On ne peut pas dire que Someone New est un album parfait, mais c’est très certainement un solide premier album d’une artiste qu’on aura encore beaucoup de plaisir à suivre dans les prochaines années. Une critique suivra d’ailleurs prochainement pour parler de son album suivant, Goodnight Summerland…
Il est possible de se procurer cet opus sur la page Bandcamp de l’artiste.
À écouter : Someone New, Truth Nugget, Dog
Par Olivier Dénommée
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