
Sorti le 9 mai 2019
Cela faisait un certain temps que l’on n’avait pas critiqué un album de Distant Worlds, un orchestre philharmonique reprenant le meilleur de la musique de la série Final Fantasy. Après un Distant Worlds IV qui s’attaquait à du répertoire un peu moins connu, l’album Distant Worlds V: More Music from Final Fantasy propose un équilibre intéressant entre des morceaux incontournables et d’autres plus récents.
Ça commence en force avec la pièce épique Clash on the Big Bridge (de Final Fantasy V), qui ne dure toutefois pas très longtemps et qui a le désavantage d’avoir été repris avec brio par le groupe The Black Mages qui a monté l’intensité de la pièce à 11. On doit toutefois reconnaître que la suivante, Heavensward (de FFXIV), vise dans le mille avec un morceau à la fois puissant et émouvant. Étant moins familier avant ce jeu que la plupart des autres de la série, on n’a pas un lien émotif avec la composition de Masayoshi Soken : elle est simplement magistrale à écouter et est à donner quelques frissons.
Sur 12 pistes, le quart provient d’un seul et même jeu, Final Fantasy VI, alors que les autres jeux représentés n’ont droit qu’à une seule pièce. Ce n’est pas si surprenant dans la mesure où c’est un des jeux de la série les plus appréciés, mais après plusieurs sorties de Distant Worlds, il reste un peu moins de pièces incontournables à réenregistrer. On retrouve ainsi Dark World, qui nous laisse plutôt tiède malgré un certain build-up vers la fin de la piste, Opera Maria and Draco, qui est à notre sens un des morceaux les plus surestimés de tout le répertoire de de Final Fantasy (malgré le caractère ambitieux d’inclure un mini-opéra dans un jeu vidéo en pixels à l’époque) en plus d’avoir déjà été repris dans une précédente parution, et Searching for Friends, aisément la plus convaincante du trio, même si on n’est pas au niveau émotif du Terra’s Theme (repris dans Distant Worlds II), par exemple.
Retournons maintenant à la critique des autres pistes, dans l’ordre. Après une intro sombre, on peut vraiment apprécier la beauté de Unrequited Love (FFIX), qui devient meilleure à chaque minute. FFXII est représentée par Flash of Steel, un des morceaux les plus puissants de la bande sonore, bien que cette dernière manque généralement de finesse dans les mélodies par rapport à l’âge d’or de la musique de Final Fantasy. Parlant de finesse, on apprécie toujours écouter Hymn of the Fayth (FFX), pièce chorale aux accents religieux très efficace, mais à laquelle Distant Worlds n’ajoute rien d’unique dans sa version.
L’orchestre met bien en valeur l’intensité de l’immersive «toune de boss» Saber’s Edge (FFXIII), qui tranche avec la légère et dansante Cinco De Chochobo (FFVII), thème mythique de la série, mais qui a été repris dans les albums Distant Worlds I et III déjà sous d’autres formes… Cela reste un clin d’œil sympathique, mais il existe bien d’autres pièces à réinterpréter dans le vaste répertoire de la série. On offre ensuite Ignis and Ravus – Theme Medley (FFXV), qui est intéressante sans être transcendante, et, en conclusion, Sword Song – Battle Medley (FFXI). Comme on pouvait s’y attendre, il s’agit d’un morceau intense et chargé, mais comme on a eu droit à quelques pièces de combat au fil de ce même album, l’effet s’en retrouve quelque peu dilué.
Même après 5 albums, Distant Worlds demeure toujours agréable à écouter, mais ce n’est pas facile d’arriver à se réinventer et de reprendre des chansons cultes album après album. Dans Distant Worlds V, il y a quelques morceaux très forts, mais la plupart proposent une version sans grande surprise. Est-ce que le projet Distant Worlds est en perte de vitesse? On ne le souhaite certainement pas, d’autant plus qu’il existe d’autres sorties plus récentes et on ne peut qu’espérer que l’orchestre y retrouve son identité.
À écouter : Heavensward, Unrequited Love, Saber’s Edge
7,2/10
Par Olivier Dénommée
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