
Sorti le 11 septembre 2020
Critique de salon a une relation très inégale avec la musique du trio Le Couleur. Parfois, on se laisse emporter par la pop électro rétro et sensuelle du groupe montréalais, et d’autres fois on peine à digérer ce qui nous parvient aux oreilles. L’album Concorde fait tristement partie de la seconde catégorie.
Et ce n’est pas faute d’avoir donné sa chance à ce troisième album. Le trio a voulu «aller ailleurs» avec cet opus, misant davantage sur les guitares et, surtout sur le thème de la mort basé sur le fameux accident du Concorde en 2000 (coïncidence ou pas, l’album est aussi paru un 11 septembre…). Sur papier, l’idée est bonne, mais elle ne se traduit pas toujours très bien à nos oreilles.
On reconnaît pourtant très bien le son Le Couleur, notamment la voix de la chanteuse Laurence Giroux-Do, sur l’ensemble des pistes, mais il nous manque bien souvent un ingrédient magique. Dans Désert, première chanson de l’album, on émet quelques réserves quant à la portion parlée, mais on sent que la chanson aurait carrément dû se terminer après 4 minutes plutôt que d’étirer la sauce jusqu’à 4min46. Et on se serait carrément passé de la portion centrale de la chanson-titre Concorde.
Mais même les chansons plus réussies de Concorde ne soulèvent pas les passions, dans notre cas du moins. Silenzio, Silhouette, L’aube du 3ème soleil, Train de minuit, Un simple vol d’après-midi (avec Valence)… Rien ici ne reste en tête comme les meilleures chansons de l’album P.O.P et c’est bien dommage. Même si on entend des arrangements un peu différents que ce qu’on a appris à apprécier de Le Couleur avant, c’est vraiment au niveau des mélodies qu’on peine à accrocher. Peut-être l’inspiration n’était-elle pas au rendez-vous?
Normalement, on parvient à trouver une ou deux exceptions, mais pas ici (à moins que l’on puisse parler de l’interlude instrumental Vol d’après-midi, qui vole selon nous la vedette à la suivante, Un simple vol d’après-midi). On a davantage affaire ici à un album concept qu’à des chansons qui se veulent véritablement accrocheuses en elles-mêmes, ce qui est d’autant plus risqué à l’ère où l’on ne garde que les chansons qui nous plaisent plutôt que de s’attarder à un album complet.
On ne se plaît pas à faire des liens avec un accident qui a coûté la vie à 113 personnes, mais il est facile de faire l’analogie avec cet album plein de promesses qui a fini par crasher. Un album que l’on va volontiers oublier, même si on comprend et qu’on respecte l’idée derrière le concept.
L’album est notamment disponible sur la page Bandcamp du groupe.
À écouter : Silenzio, L’aube du 3ème soleil, Vol d’après-midi
5,4/10
Par Olivier Dénommée
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