Don’t Get Too Grand – Donovan Woods

Sorti le 26 mars 2013

Donovan Woods n’aura pas attendu trop longtemps – environ 1 an et demi – après son album The Widowmaker avant de lancer Don’t Get Too Grand, son troisième album. On reconnaît d’ailleurs son style bien à lui, qui n’a pas eu trop le temps de changer depuis sa précédente sortie, mais cet album est pourtant le premier qui lui a rapporté une nomination aux prix Junos, comme quoi ça prend juste du temps avant d’attirer l’attention.

Tel qu’indiqué sur la pochette, l’album contient 11 nouvelles chansons (en 34 minutes), toujours dans le registre folk très personnel qu’on lui connaît. Il ouvre avec la chanson-titre Don’t Get Too Grand, bref morceau principalement accompagné au piano. La distortion en arrière ajoute de la tension à la chanson, mais on ne va nulle part avec ça, puisqu’on passe aussitôt à Put On, Cologne, chanson folk plus énergique et sans flafla. En revanche, Sask qui suit revient à quelque chose de plus lourd et chargé.

Après quelques montagnes russes, on se stabilise un peu plus avec un folk relativement minimaliste dans The Coldest State (où on inclut toutefois quand même quelques cordes bien placées, particulièrement aux refrains!), puis dans la simple My Boy, ironiquement la plus longue et une de celles où il se passe le moins de choses. Plus énergique musicalement, Widowmaker n’est pas moins mélodique, en plus de faire un clin d’œil au titre de l’album précédent de Donovan Woods. Raison de plus de sentir que les deux albums sont intimement liés.

Dans le registre plus lourd, Taft est parmi les incontournables : la musique intense nous fait particulièrement ressentir les paroles que prononce le chanteur. Sans être un bijou mélodique, Woods transmet le message qu’il a à transmettre de façon particulièrement efficace. C’est aussi vrai dans la suivante, Kennedy, même si elle ne dure pas 2 minutes, ce qui est dommage puisque c’est une des plus belles de l’album, particulièrement dans le registre émotif.

You Don’t Say laisse place à un certain build-up tout au long de la piste, mais ne va jamais tout à fait jusqu’au bout. Quant à Petrolia, on retourne plutôt dans la douceur, registre que maîtrise parfaitement Donovan Woods, avant de conclure avec force l’album avec Let Us Now Praise Simple Men.

Difficile de dissocier Don’t Get Too Grand de The Widowmaker alors qu’ils ont beaucoup en commun : encore une fois, certaines chansons sont simplement excellentes, mais d’autres ratent un peu leur cible sans être vraiment mauvaises. L’album n’est pourtant pas très long, alors il aurait dû pouvoir éviter les longueurs dans trop de difficultés, mais Donovan Woods n’avait pas encore fini d’explorer, ce qui explique peut-être certains choix artistiques pas toujours aussi payants. Mais si on avait à faire un choix entre les deux albums qu’on compare, on avoue une très légère préférence pour The Widowmaker, mais à chacun sa préférence!

À écouter : Put On, Cologne, Taft, Petrolia

7,2/10

Par Olivier Dénommée