Sorti le 29 avril 2022

Anglophone originaire de Gaspésie, Shaina Hayes commence tout doucement à se faire davantage connaître avec son folk fort de sa simplicité. Son premier album, To Coax a Waltz, est paru en 2022, mais a été le fruit d’un long processus puisqu’il a été enregistré entre 2019 et 2021. Et elle a eu l’aide de Francis Ledoux et David Marchand (tous deux de zouz) pour cet album.

C’est à un départ tout en douceur que nous convie Honey Friend. Tout y est feutré, les guitares, la voix, même les percussions. C’est très agréable, mais on ne peut pas dire que c’est particulièrement mémorable, du moins pas avant la barre des 3 minutes, où ça commence à bouger un peu plus, sans travestir l’énergie de la piste. Half a Mind tombe ensuite dans le registre de la valse country, et Mud n’est pas trop loin de cette énergie non plus. Quant à Weather, elle nous laisse des sentiments partagés avec une musique inspirée, mais des mélodies un peu moins intéressantes. Difficile de tout avoir en même temps!

Mother Tongue nous surprend avec une énergie qui se rapproche un peu plus de Helena Deland (d’ailleurs, pour l’anecdote, les deux artistes ont en commun d’avoir fait la première partie des Barr Brothers). Elle débute avec un segment plutôt planant, avant d’aller vers un folk doux qui met bien en valeur sa voix. Mais on a aussi droit à quelques lignes de trompette pour donner un côté plus solennel à la chanson. Cette chanson, en plein milieu de l’opus, est un peu un intrus dans cet album, mais il se démarque très positivement, du moins à nos oreilles! Après un morceau aussi doux, Hollow nous amène aussitôt complètement ailleurs, avec une musique ensoleillée qui aurait presque pu être entendue dans le jeu Wingspan. C’est très réussi, mais la chanson est juste un peu plus longue que nécessaire.

King est une autre chanson qui surprend, cette fois par son côté plus percussif et chargé. C’est intéressant, mais ce n’est pas pour ce genre de musique qu’on écoute Shaina Hayes! S’ensuit Now and Then, une envoûtante chanson country enrobée de quelques vents, puis la finale Call It, qui conclut l’album comme il a commencé, tout en douceur.

L’écoute de To Coax a Waltz se fait décidément sans grands heurts. Cet album de 38 minutes ne cherche pas à réinventer quoi que ce soit, mais réussit assez bien son mandat en nous livrant un folk-country agréable et généralement inspiré. Mais, bémol : sauf exceptions, les chansons de l’album se démarquent relativement peu de ce qui se fait déjà dans le milieu, les rendant moins mémorables que ce qu’on voudrait. Cela reste un album qui s’apprécie facilement, sans se casser la tête, et c’est parfait comme ça. Et rappelons qu’il s’agit d’un premier album et donc que tout peut encore être peaufiné. D’ailleurs, plusieurs petites faiblesses ont été corrigées avant la sortie de son album suivant, Kindergarten Heart, que l’on a aussi écouté.

Il est notamment possible de trouver cet album sur Bandcamp.

À écouter : Honey Friend, Mother Tongue, Hollow

7,4/10

Par Olivier Dénommée