Seven Days Walking (Day 7) – Ludovico Einaudi

Sorti le 20 septembre 2019

Enfin, notre série de critiques pour Seven Days Walking du compositeur italien Ludovico Einaudi tire à sa fin alors qu’on se penche ici sur la 7e et dernière partie de cet album paru au cours de l’année 2019, avec plusieurs pièces qui se retrouvent dans différentes parutions, mais avec des arrangements différents d’une fois à l’autre. Après avoir entendu du très bon et du très redondant, on avait des craintes pour Seven Days Walking (Day 7), mais on a eu droit à une belle surprise : un opus entièrement au piano solo qui délaisse plusieurs des éléments les plus faibles de sa série.

Rappelons que le projet incluait aussi deux musiciens supplémentaires, qui jouaient du violon, de l’alto ou du violoncelle selon les besoins des arrangements. Ils ont toutefois pu se reposer pour l’ultime partie de Seven Days Walking, où l’unique vedette est Einaudi (et son piano, évidemment).

L’album ouvre sur Campfire Var. 1, que l’on a entendu à 2 reprises au fil des albums, mais toujours avec des énergies très différentes. Si on avait retenu la version du Day 2 parmi les meilleures, c’était un peu parce que l’album était particulièrement décevant. Celle que l’on entend ici est beaucoup plus efficace dans sa simplicité. Le tempo est légèrement plus rapide, mais la pièce demeure aussi berçante et introspective.

Ascent est une pièce qui se retrouve dans littéralement chacune des parutions. C’est donc la 7e version que l’on en entend, ce qui est toujours risqué. La version Day 7 n’est pas désagréable du tout, mais notre préférée restera toujours celle du Day 1, on n’y peut rien! Dans le cas de A Sense of Symmetry, on a droit à une 6e version ici, où on entend davantage les sons imparfaits du piano, mais à part cela, elle se démarque très peu du reste. Dans ce cas-ci, on lui préfère la version du Day 6.

Cold Wind Var. 1 est une autre pièce récurrente, que l’on a entendu 4 autres fois avant, mais toutes les autres offraient une intro avec des cordes qui nous laissait tiède. On coupe donc dans le gras pour livrer la version la plus courte, et franchement la plus réussie, de cette pièce. Il tente aussi une version très épurée de Golden Butterflies Var. 1, qui se défend presque aussi que celle entendue dans la partie Day 5. De son côté, Gravity ne se démarque pas vraiment des 3 versions passées.

On arrive maintenant à la portion «Low Mist» de l’album, alors qu’on a droit à Low Mist Var. 1, suivi immédiatement de Low Mist. Dans le cas de Low Mist Var. 1, cette version toute simple est parmi les meilleures que Einaudi nous a livrées, sans qu’on soit prêt à dire que c’est sa meilleure – celle du Day 2 remporte possiblement la palme ici. Mais la nouvelle version de Low Mist ne nous convainc pas outre mesure, ne s’étant pas assez distancié des précédentes. Bien qu’elle viendra un peu plus loin, mentionnons en même temps le tour du chapeau avec la présence de Low Mist Var. 2, qui livre une version intéressante sans être transcendante de la pièce.

Belle surprise : Birdsong, que l’on n’a entendu qu’une seule fois, dans Day 2, revient pour ce dernier volet, avec une version un peu plus énergique qui se prend bien. Cold Wind Var. 2 revient aussi pour une 3e fois, avec une version dépouillée à l’extrême qui s’écoute très bien. La finale du projet Seven Days Walking est la piste Campfire Var. 2… une pièce qui n’a, sauf erreur de notre part, jamais été présentée dans les autres albums de la série (bien qu’on ait droit à plusieurs Campfire et Campfire Var. 1, bien sûr). Dans ce cas-ci, on sent qu’on a droit à une version allant un peu plus droit au but que la Var. 1 entendue en début d’opus, mais avec le défaut d’avoir un silence un peu trop long à la fin, simplement pour nous laisser entendre quelques secondes de plus le craquement du piano, probablement. Ce n’était bien sûr pas nécessaire.

On se répète, mais Seven Days Walking (Day 7) nous a agréablement surprise dans la mesure où certaines versions se sont avantageusement démarquées des autres même si l’album contenait évidemment bien peu de surprise simplement à cause du fait qu’il fait suite à 6 autres d’une même série. L’esthétique de l’album plus «organique» ne nous a pas particulièrement dérangé, mais ça pourrait toutefois le faire pour certains auditeurs habitués à quelque chose de mieux enregistré, alors ça peut évidemment influencer votre appréciation de l’album. Mais il faut reconnaître que dans bien des cas ici, le dépouillement des arrangements a donné une bouffée d’air frais à certaines compositions, ce qu’on salue.

La dernière étape de notre aventure avec Seven Days Walking sera de faire une synthèse des 7 critiques écrites entre janvier 2020 et aujourd’hui. Ça devrait suivre très bientôt pour complètement clore ce chapitre!

À écouter : Campfire Var. 1, Birdsong, Cold Wind Var. 2

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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