
Sorti le 18 août 2023
On s’était penché en 2018 sur, Baby Teeth, le premier album du jeune groupe indie pop Dizzy, basé en Ontario. On reconnaissait à l’époque le potentiel, sans être complètement séduit par la proposition, qui n’avait pas encore établi son identité propre. Pratiquement 5 ans jour pour jour après cette première sortie, le groupe lançait son 3e album homonyme, que l’on a eu envie d’écouter pour voir comment avait évolué le groupe.
Pas de doute, le côté indie pop de Dizzy est resté bien intact et il semble avoir gagné en assurance avec les années. L’album ouvre sur l’extrait Birthmark, contenant une bonne dose d’idées intéressantes, dont un refrain très inspiré. On doit toutefois mentionner un bémol important : certains des éléments plus accrocheurs nous font énormément penser à ce que fait Taylor Swift depuis plusieurs années, ce qui ne plaira pas à ceux qui n’aiment pas ce genre de pop et ceux qui crieront au plagiat.
Un peu plus douce, Close nous séduit aussi avec ses mélodies efficaces chantées par Katie Munshaw puis, dans la dernière minute, avec son build-up réussi. Mais dans le cas de l’énergique extrait Open Up Wide, on fait certains parallèles avec l’énergie de Metric, bien que la voix n’ait rien à voir! La chanson n’est quand même pas désagréable, mais on aurait apprécié davantage de nuances pour qu’elle se démarque un peu plus.
Starlings y va d’un morceau plus feutré et mystérieux (du moins dans sa première moitié), créant quelques ambiances plutôt réussies, mais qui ne vont jamais à leur plein potentiel. D’ailleurs, la chanson aurait dû couper 2 minutes plus tôt; la portion atmosphérique est tout simplement de trop à la fin. Dans Knock the Wind, Dizzy nous offre un morceau plus folk très sympathique, sans grande surprise. Cette énergie se poursuit dans My Girl, qui a toutefois droit à un crescendo pour les 40 dernières secondes de la chanson.
Après quelques morceaux plus doux, on revient avec quelque chose de plus chargé avec l’efficace Jaws, bien qu’on ne puisse pas dire que les sons entendus ne nous sont pas une fois de plus familiers! Après une Salmon Season qui s’écoute bien sans être emballante, on a droit au premier extrait de l’album, Barking Dog, proposant une fausse douceur qui ne demande qu’à exploser. Pendant une bonne partie de la chanson, on sent la tension monter jusqu’à ce que les choses s’emballent, mais pas au point qu’on aurait espéré. Le groupe semble avoir été timide sur ce coup-là alors qu’il avait réussi à créer une belle anticipation. En fait, on préfère de loin la suivante, la jolie ballade Cell Division, qui va sans détour vers une musique envoûtante essentiellement du début à la fin, pendant 4 minutes. Il vaut parfois mieux aller droit au but que de créer des attentes auxquelles on n’arrive pas à répondre!
De retour à une musique un peu plus énergique, Stupid 4 U a crée une petite dose de nostalgie dans le son qu’il utilise, comme si on retournait au tournant du millénaire. On arrive ensuite déjà la la conclusion de l’album avec Are You Sick of Me Yet?, qui a enfin suivi nos recommandations d’y aller all-in quand on crée des attentes. Le début tranquille nous laissait entrevoir un espace pour exploser et les musiciens ont effectivement saisi cette chance, donnant des montagnes russes très intéressantes à écouter. On aurait voulu un peu plus de cette énergie au fil de Dizzy!
Ce 3e album de Dizzy ne manque pas de qualités et de bonnes idées, mais l’exécution n’est pas toujours à point et on peine encore parfois à dégager l’identité propre du groupe, qui, on l’a souligné par le passé, fait face à beaucoup de compétition dans ce registre. Cela reste une écoute très agréable et ça peut être une activité en soi d’écouter les chansons et de chercher à quelle toune connue elles nous font penser, même vaguement.
Cet album est notamment disponible sur la page Bandcamp du groupe.
À écouter : Birthmark, Close, Cell Division
7,5/10
Par Olivier Dénommée
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