
Sorti le 15 septembre 2023
En cherchant le sujet de notre prochaine critique, on est tombé par hasard sur le 8e album studio du groupe post-rock Explosions in the Sky, que l’on a suivi de loin par le passé. Et malgré son titre anormalement court (on parle quand même du même band qui a lancé un album intitulé Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever), End n’est pas supposé être l’album final du groupe!
Selon les informations disponibles, l’album de 45 minutes explore plutôt le concept de la fin, que ce soit la mort ou la fin d’une relation, amoureuse comme amicale. Le tout, comme par le passé, simplement avec une musique instrumentale souvent lourde et chargée. Car même si on n’a pas écouté d’Explosions in the Sky depuis 5 ans pour analyser sa musique de 2007, la recette n’a pas tant changé depuis. À vous de décider si c’est un plus ou un moins, mais il est vrai qu’on s’est montré critique face au son devenu quelque peu prévisible d’une sortie à l’autre.
La première piste de l’album, Ten Billion People, nous surprend toutefois un peu avec des sonorités plus électroniques, lui donnant une autre dimension plutôt intéressante dans la première moitié, bien que les mélodies nous accrochent un peu plus dans l’autre moitié. Il s’agit aussi du premier extrait de l’album et on doit dire que c’était un bon choix de la part du groupe, montrant dans une seule composition l’étendue de son registre.
En fait, les 2 suivantes sont aussi les autres singles de l’album, alors peut-être que le groupe ne s’est pas trop cassé la tête sur ce coup-là… Moving On est un peu plus «douce» (pour du post-rock, on s’entend), offrant quelques mélodies inspirées. Mais, ironiquement, même s’il s’agit de la plus brève de tout l’album avec un peu plus de 4min30, on se demande si elle n’est pas plus longue que nécessaire alors qu’on sent qu’elle a fait le tour de son idée très rapidement. L’autre extrait est Loved Ones, prend plus de 2 minutes avant de commencer à lever, mais contient quelques bons passages au fil des 4 minutes restantes.
Peace or Quiet souffre du même problème que Loved Ones, en pire : cette fois, c’est 4 minutes où il ne se passe pas grand-chose avant que ça commence à devenir sérieux. Mais la montée est brutale, alors ne faites pas l’erreur de monter le volume pour mieux entendre la première portion de la pièce! Et à part de la lourdeur extrême, la partie finale ne nous convainc pas outre mesure. C’est davantage réussi dans All Mountains, qui va droit au but dès le début de la pièce. Et quand on pense qu’elle commence à contenir des longueurs vers la fin, elle nous surprend à nouveau avec un crescendo final très réussi!
The Fight répète quant à elle l’erreur de prendre une éternité avant de lever, mais lorsqu’elle y parvient, ça vaut franchement le détour! C’est probablement pour une composition comme celle-là que l’expression «slow burn» existe. Elle est suivie la finale de l’album, It’s Never Going to Stop, de loin la plus douce (pour vrai, cette fois) de l’opus, terminant le tout sur une assez bonne note après quelques montagnes russes d’émotions, permettant de repartir avec force si jamais on décide d’écouter l’album en boucle.
Difficile de dire avec assurance si le fait qu’on retrouve presque intacte la musique d’Explosions in the Sky même après toutes ces années est une bonne chose, mais il faut admettre qu’en cette ère où on perd nos repères, un peu de stabilité confortable ne fait pas de tort. Si End n’est pas un album qui ébranle les fondations du post-rock, il propose quelques bonnes idées sur lesquelles le groupe pourra continuer de bâtir s’il le désire dans le futur.
Vous pouvez trouver cet album sur Bandcamp.
À écouter : Ten Billion People, Moving On, All Mountains
7,6/10
Par Olivier Dénommée
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