Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever – Explosions in the Sky

Sorti le 27 août 2001

Le second enregistrement du jeune groupe de post-rock texan Explosions in the Sky a eu droit à une certaine visibilité, mais pas pour les bonnes raisons : son livret contient une image d’un avion avec le texte «Cet avion s’écrasera demain». Publié quelques jours à peine avant les attentats du 11 septembre 2001, certains y ont évidemment vu un parallèle troublant, allant même jusqu’à prétendre que la sortie de l’opus était en fait le 10 septembre. À part ces rumeurs, l’album Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever a été relativement bien reçu par la critique et a même plutôt bien vieilli jusqu’à aujourd’hui.

Fidèle à ce qu’il avait instauré dès son premier album, How Strange, Innocence, le quatuor est de retour avec un post-rock instrumental lourd et appuyé par une batterie solide pratiquement du début à la fin. On assume encore plus la longueur des pièces, la plus brève dépassant les 6 minutes, et on mise pleinement sur l’effet du build-up. On reconnaît tous ces éléments dans Greet Death, titre qui, à lui seul, renferme déjà beaucoup de lourdeur et qui arrive à transmettre le message sans dire un mot. C’est aussi ça, la magie du rock instrumental. À nos oreilles, seules les dernières secondes de la piste, où des bruits associés à la science-fiction se font entendre, sont de trop : tout le reste contribue à une belle montée en intensité.

Yasmin the Light délaisse la batterie au début de la pièce, et nous permet d’apprécier les simples, mais magnifiques mélodies de guitare pendant 1min40, jusqu’à ce que la pièce explose brièvement. On joue avec les extrêmes ici et on retourne rapidement à la douceur. Effet intéressant : la piste ne nous refera pas le coup de redevenir soudainement agressive malgré une montée palpable de l’intensité vers la fin, mais on reste quand même sur le qui-vive le reste de notre écoute. The Moon Is Down, juste après, exploite très bien ses différents crescendos bien placés, dont le final occupera le dernier quart de la pièce.

Fait surprenant, on entend une voix dans la première portion de Have You Passed Through the Night?, une narration tirée du film The Thin Red Line. Cela ne change toutefois pas grand-chose à l’approche musicale d’Explosions in the Sky, qui joue de nouveau avec les intensités ici. Le morceau le plus surprenant de l’album est probablement A Poor Man’s Memory, plus solennelle que les autres avec la ligne de caisse claire qui occupe une part importante du morceau. L’album se termine avec With Tired Eyes, Tired Minds, Tired Souls, We Slept, offrant encore quelques moments d’intensité à travers ses 12 minutes.

La ligne directrice de ce deuxième album pour Explosions in the Sky est claire et contient, sauf à de rares moments, de véritables surprises : on a un album lent et très mélodique coupé par des portions intenses et plus lourdes, et cela pourrait assez bien résumer les presque 50 minutes de l’album. Malgré tout, c’est assurément un album à ajouter à votre collection, qui s’écoute bien d’un bout à l’autre et qui devrait bien se glisser dans toute bonne bibliothèque de rock instrumental.

Il vous est possible d’écouter cet album sur Bandcamp.

À écouter : The Moon Is Down, A Poor Man’s Memory

8,0/10

Par Olivier Dénommée

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