
Sorti le 20 octobre 2009
Cela fait un sacré bout de temps qu’on n’a pas écouté de musique du groupe post-rock et post-métal américain Russian Circles et on a décidé de se replonger dans la série de critiques de sa discographie, remontant à 2009 pour la sortie de son 3e album studio, Geneva.
La formule n’a pas trop changé depuis Station, paru tout juste 1 an plus tôt, mais le trio sembler afficher une assurance toute particulière face à cet album. Il est vrai que Russian Circles était en pleine possession de ses moyens ici, livrant un album à la fois lourd et entraînant. L’album de 46 minutes ouvre avec Fathom, qui résume en moins de 5 minutes un peu tout ce qu’on va entendre au fil de l’opus : des passages tantôt angoissants, tantôt percussifs, tantôt lourds, tantôt donnant envie de taper du pied. Le tout, complètement instrumental, bien sûr. Seul petit bémol, il aurait été facile de raccourcir la fin, qui allonge le tout pour rien. En une piste, vous devriez quand même avoir une bonne idée de votre intention de poursuivre l’écoute ou non, ce qui est toujours appréciable quand on fait face à un genre auquel on n’est pas déjà vendu par défaut.
S’ensuit l’énergique Geneva, qui sonne comme un train qui n’a aucune envie d’arrêter. Ça peut manquer un peu de nuances, mais c’est puissant et ça marche. Melee suit avec une ambiance parfois un peu lugubre, mais franchement efficace dans le registre post-rock. On en vient presque à oublier que la chanson dure plus de 7min30, ce qui n’est pas peu dire! Hexed All respire davantage, offrant une pièce lente et «douce» qui arrive au bon moment, en plein cœur de l’album.
Poursuivons avec Malko, complètement aux antipodes avec une guitare omniprésente et un rythme contagieux au début, devenant de plus en plus intense et saturé, mais pas moins efficace. When the Mountain Comes to Muhammad baisse à nouveau la pression avec un début plus modéré, mais c’est une fois de plus pour mieux remonter. Et comme la piste dure 8 minutes, le build-up a amplement le temps de se faire, même si on trouve que c’est parfois un peu long… quoique pas aussi long que la finale, Philos, qui approche les 10min30! Mais malgré sa longueur, elle livre certains des passages les plus inspirés de tout l’album, valant donc le détour malgré tout.
Selon la description de l’album, Geneva se veut linéaire et rien n’a été laissé au hasard par le groupe, qui voulait spécifiquement créer cet enchaînement de pièces dans cet ordre. On n’a pas trop de difficulté à le croire! On n’irait pas jusqu’à dire que Geneva peut s’écouter facilement en toute circonstance, parce que ça prend au moins un certain état d’esprit pour pleinement apprécier ce registre, mais c’est à la fois un album relativement facile d’accès sans être trop dilué et prévisible. On comprend pourquoi c’est l’album préféré de plusieurs fans de Russian Circles.
Vous pouvez trouver cet album sur la page Bandcamp de Russian Circles.
À écouter : Melee, Malko, Philos
7,8/10
Par Olivier Dénommée
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