
Sorti le 8 novembre 2024
Il y a quelque chose de toujours profondément satisfaisant d’écouter la musique du duo Les Deuxluxes. Peut-être est-ce l’attitude rock’n’roll contagieuse sans être prétentieuse (combien de rock stars se prennent trop au sérieux?), ou bien l’efficacité chirurgicale du couple Anna Frances Meyer et Etienne Barry? Quoi qu’il en soit, on prend volontiers toutes les offrandes que Les Deuxluxes nous offrent, même si c’est un bref EP de 4 chansons, Pleasure Doin’ Business, 4 ans après son dernier album Lighter Fluid.
Mine de rien, voilà déjà 10 ans que le duo a fait paraître son premier EP, Traitement Deuxluxe, ce qui lui a permis de peaufiner son approche au fil des années. Aujourd’hui, on a droit à leur première musique autoproduite et sur l’étiquette que les membres des Deuxluxes ont fondé, Noble Shit Records. On annonçait donc une liberté créative totale avec cette sortie. On ne peut pas dire qu’on sent que le groupe sorte complètement des sentiers qu’il a lui-même battus avec cet EP, mais la notion de plaisir et de faire les choses à sa façon est bien présente ici.
Commençons tout de suite avec Comin’ in Hot, mettant très bien la table au genre d’énergie qui nous attend, nous laissant aussi toujours sentir que ça peut exploser à tout moment, même si le duo réussit (malheureusement) à se contenir. La chanson ne dure même pas 3 minutes, mais on se permet d’imaginer une version allongée à 4 ou 5 minutes où on se lâche lousse avec toute la fougue qu’on connaît aux Deuxluxes. La suivante, Drummin’ 2 My Own Beat, s’adoucit énormément. Cela n’enlève heureusement rien aux mélodies de la chanteuse, et sa longueur de plus de 6 minutes nous permet d’apprécier plusieurs montées bien amenées.
Peut-être parce que son énergie nous rappelle un peu les débuts du groupe, l’écoute d’Emergency Intervention nous rend nostalgique : un bon vieux rock qui va droit au but sans trop de flafla, ça marche décidément encore en 2024! Et, en conclusion, le duo devient un quintette alors qu’il invité Les Shirley (autre groupe qui a en commun de chanter essentiellement en anglais malgré son nom francophone) le temps d’Always on the Run. Que dire à part le fait que la chimie opère à la perfection et qu’on a l’impression que tout le monde joue ensemble depuis des années? Et l’ajout de davantage de musiciennes permet aussi des arrangements plus touffus, même si le reste du EP est loin de faire pitié sur ce plan. C’est quand même sans surprise que cette chanson ait été retenue comme single, ne faisant que donner le goût d’en écouter davantage.
Et justement, on a envie d’en avoir plus, beaucoup plus. On reste sur notre faim de n’avoir eu droit qu’à 17 minutes après 4 ans d’absence. Espérons très fort que la sortie de Pleasure Doin’ Business serve de carte de visite pour une sortie studio dès 2025.
Le EP est notamment disponible sur la page Bandcamp du duo.
À écouter : Always on the Run
8,0/10
Par Olivier Dénommée
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