Sorti le 14 février 2025

Ça semble aujourd’hui être il y a une éternité, mais le dernier album de l’artiste franco-ontarien Damien Robitaille était son album des fêtes Bientôt ce sera Noël, paru juste avant la pandémie, en 2019. Il aura donc pas mal pris son temps avant de revenir avec du nouveau matériel, mais nous propose enfin Ultraviolet, un 6^e album où il s’est laissé influencé par la musique pop et dance des années 90. Et il faut dire que ça fonctionne étrangement bien dans plusieurs cas ici!

Comme on l’a déjà écrit, la musique de Damien Robitaille est quelque chose qu’on va soit adorer, soit détester tellement il a une plume particulière. Mais avec Ultraviolet, il livre un album plus accessible que ce à quoi on était habitué précédemment, ce qui est loin d’être déplaisant. Il évite aussi les longueurs en allant à l’essentiel sur 9 pistes seulement en un peu plus d’une demi-heure.

Il faut dire qu’il commence franchement en force avec (She’s Got That) Je ne sais quoi, morceau «bilingue» aussi entraînant qu’hilarant. La formule est pourtant toute simple : il chante en anglais des mots ou expressions souvent volés à la langue française. On a écouté la chanson des dizaines de fois et on ne s’en lasse pas tellement c’est réussi. La seule raison qui peut expliquer qu’elle ne soit pas retenue comme extrait est possiblement le fait qu’elle ne soit pas considérée comme francophone, mais c’est de loin notre préférée de l’album.

C’est toujours risqué de démarrer avec ses gros canons, parce que les suivantes manquent souvent de quelque chose pour nous rejoindre autant, mais Damien Robitaille poursuit avec 2 extraits : Kaléidoscope et Limousine. La première est une chanson pleine d’énergie qui donnera immanquablement envie de taper du pied alors que la seconde est une sympathique toune de roadtrip aux sonorités rétro. Même si (She’s Got That) Je ne sais quoi reste difficile à détrôner, Limousine se prend aussi très, très bien!

De retour à l’énergie dansante avec Désynchronisé, on s’avoue un peu moins convaincu de certaines lignes mélodiques, malgré l’ensemble qui reste relativement facilement en tête. Puis, Paruline Paruline passe à quelque chose de plus léger et minimaliste qui n’est pas inintéressant. On n’aurait personnellement pas incorporé de percussions ici, elles qui n’ajoutent pas grand-chose à la majeure partie de la chanson, mais ce n’est pas assez pour véritablement nous déranger non plus. Les arrangements plus simples nous permettent d’apprécier les textes tout simples du chanteur qui devraient en rejoindre quelques-uns.

Avec Point de non-retour, on se gâte avec une grosse musique dansante. On ne retiendra pas nécessairement ses textes, mais la chanson demeure très enlevante, particulièrement durant les refrains. Un autre coup de cœur qu’on ne se tanne pas d’écouter! S’ensuit la chanson-titre Ultraviolet, aux petits relents reggae ensoleillés. Robitaille se permet un morceau plus émotif avec Aurores boréales, centré sur le piano et sur ses mélodies vocales senties. Seul défaut qu’on lui trouve, la chanson semble se terminer trop tôt, nous empêchant de pleinement nous laisser imprégner par l’émotion véhiculée. L’album se conclut avec Superheroine, revenant (pour vrai) à l’anglais sur un morceau plutôt doux.

On n’a pas la prétention de connaître l’entièreté de la discographie de Damien Robitaille, loin de là, mais on peut dire avec assurance qu’Ultraviolet est l’album le plus convaincant qu’on a entendu de sa part jusqu’à présent. Ses meilleures chansons sont vraiment solides et ont le potentiel d’avoir une belle vie, et même ses chansons moins mémorables ont leur charme. Il faut aussi dire que de revenir à des sonorités des années 90 doit quelque peu aider à notre nostalgie nous ramenant tout droit à notre enfance! Dans tous les cas, c’est un album qu’on n’est pas gêné de recommander pour au moins une bonne écoute, voire plus si affinités!

L’album est notamment disponible sur Bandcamp.

À écouter : (She’s Got That) Je ne sais quoi, Limousine, Point de non-retour

7,8/10

Par Olivier Dénommée