
Sorti le 7 février 2025
Il nous semble que le dernier album de la série Distant Worlds ne date pas d’il y a si longtemps (septembre 2023, avec Distant Worlds VI), mais l’orchestre dirigé par Arnie Roth s’est déjà remis au travail pour enregistrer Distant Worlds VII: More Music from Final Fantasy. Comme par le passé, cette sortie inclut des pièces de nombreux jeux de la série Final Fantasy, mais le focus est davantage concentré sur la musique de FFXIV et FFXVI, dont les bandes sonores ont été essentiellement composées par Masayoshi Soken.
Dans le cas de ces 2 sorties assez récentes (bon, FFXIV date un peu plus, mais comme c’est un jeu online toujours actif, du nouveau contenu apparaît toujours régulièrement), on n’a pas d’attachement émotif particulier comparativement à d’autres bandes sonores associées à des jeux de notre enfance. On écoute donc l’épique Away (de FFXVI) sans a priori, mais on apprécie sa puissance et surtout ses chœurs qui contribuent à son côté grandiose. Distant Worlds a aussi été chercher la chanteuse Amanda Achen pour l’enregistrement de Flow (FFXIV), elle qui est justement la vocaliste originale pour la pièce dans le jeu.
La nostalgie frappe toutefois à partir de la suivante, avec Let the Battles Begin! – Battle Medley (FFVII: Remake) rendant bien justice à la musique de combat de FFVII et au remake auquel le jeu a eu droit il y a quelques années. La pièce se conclut avec la traditionnelle fanfare de victoire, avec des paroles pour l’occasion, mais celle-ci ne va pas plus loin; on se contente d’un clin d’œil, qui n’est pas sans rappeler la tradition de l’orchestre de seulement jouer ce segment, généralement dès le début du spectacle. Ça reste bon, mais on en aurait voulu plus! De retour à FFXVI, on a droit à une Ascension assez complexe et chargée, beaucoup plus près d’une «vraie» composition classique.
Suteki da ne (FFX) est ici interprétée par la chanteuse originale, Rikki, et il n’y a pas grand-chose à mentionner à part que l’interprétation, fidèle à l’originale, est impeccable même s’il manque naturellement de surprises. Mais c’est le genre de versions qui est assurément à donner des frissons en live. Après la douce émotivité s’ensuit l’épique Find the Flame, qu’on devine être une pièce de combat, avec des chœurs bien présents. Elle est suivie d’un medley, Final Fantasy I-III Medley 2004, mettant de l’avant 7 minutes issus de très vieux jeux, mais dont la musique a somme toute bien vieilli! Cela reste une bonne façon de ne pas trop oublier les classiques avant que la franchise ne devienne le monument qu’elle est aujourd’hui et pour contenter les fans de la première heure. On a aussi droit à Valse di Fantastica (FFXV), en version orchestrale.
Vient toujours un temps qu’un groupe de reprises dont le nom est basé sur une chanson finisse par enregistrer la chanson en question. Dans le cas de Distant Worlds, il aura quand même pris son temps, mais propose enfin Distant Worlds (FFXI), ici interprétée avec la chanteuse Emi Evans (davantage associée à NieR qu’à Final Fantasy, mais sa performance décrite comme éthérée vaut le détour). L’écoute se poursuit avec la lourde Final Day (FFXIV). Et une dernière pièce est tirée de FFXVI, soit My Star, une chanson très jazzy avec Amanda Achen.
Morceau incontournable de FFVI, Dancing Mad fait un retour dans l’album, lui qui se trouvait pourtant déjà dans Distant Worlds II. Cette fois, c’est une version orchestrale, très proche de la version originale, mais avec les moyens de 2024 (soit 30 ans après la sortie initiale). Comme dans le cas de Suteki da ne, c’est le genre de pièces qui fera immensément plaisir en spectacle, mais sur album on aurait préféré que l’orchestre s’attaque à d’autres pièces qui n’ont pas encore été abordées! L’album se conclut sur un des morceaux les plus marquants de FFVII: Rebirth (la 2e partie de la trilogie remake de FFVII), Aerith’s Theme – Return to the Planet Medley. La nostalgie aidant, cette interprétation est constamment sur le point de nous tirer une larme. Seul défaut : elle est trop courte par rapport à ce qu’on aurait voulu entendre!
Au fil des critiques des différents albums de la série Distant Worlds, on s’est parfois demandé s’il y avait un essoufflement à cause de certains choix plus heureux que d’autres. Dans Distant Worlds VII: More Music from Final Fantasy, on ne peut pas dire que les choix soient mauvais, bien qu’il y a toujours une question de préférence. Certains ont pu souligner avec raison que FFXIV et FFXVI étaient surreprésentés par rapport au reste de la collection (en plus d’oublier plusieurs jeux qui ne manquent pourtant pas de musique iconique), mais ce sont tout de même des jeux assez récents et populaires, donc commercialement c’est un choix judicieux pour aller chercher un plus large public. Il vaut aussi la peine de souligner qu’on critiquait nous-même le manque de pièces récentes dans le répertoire de Distant Worlds, comme quoi on n’est jamais vraiment satisfait! Il ne manquait qu’un peu plus de FFVII: Rebirth, lui qui est pourtant le plus récent opus de la série (paru en 2024, voire seulement en 2025 pour la version sur ordinateur) pour encore plus toucher le jeune public qui découvre la série avec les nouvelles sorties.
Et qu’en est-il des interprétations? «Épique» est un mot qu’on a utilisé à quelques reprises au fil de ce texte, et on pense qu’il résume assez bien l’expérience. L’orchestre est solide, les chœurs sont puissants, et les solistes, lorsqu’il y en a, sont impeccables dans leur livraison, mais ce n’est rien de nouveau pour Distant Worlds. C’est donc vraiment dans les choix de pièces qu’un album se démarque véritablement! Et celui-ci offre des choix très intéressants, mais sans être parmi les meilleurs de la série, à notre humble avis. Et pas besoin de se demander si la série de poursuivra avec un Distant Worlds VIII : notre intuition nous dit que c’est déjà dans les cartons.
L’album est notamment disponible sur Bandcamp.
À écouter : Find the Flame, Distant Worlds, Final Day
7,7/10
Par Olivier Dénommée
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