Le vide – Original Gros Bonnet

Sorti le 8 novembre 2024

On se souvient d’avoir parlé une fois du collectif hip-hop jazzé Original Gros Bonnet (ou O.G.B.) quelque part en 2019, pour son EP Fruit jazz. On y avait découvert une proposition plutôt ludique et sympathique, et depuis le groupe a précisé sa direction en assumant le groupe Badbadnotgood comme inspiration majeure. O.G.B. a lancé vers la fin de 2024 Le vide, un EP qui est en fait le début d’un triptyque dont le résultat final doit être connu en mai.

Si on avait à résumer, nos préférences, on aime un bon jazz moderne, mais on est moins familier avec un hip-hop trop assumé. Tout est donc dans le dosage. Mais la première chanson, Kailash, nous rassure quelque peu avec une pièce essentiellement instrumentale très efficace. Seule la fin nous convainc moins, mais avec un groupe aussi éclectique qu’Original Gros Bonnet, c’était à prévoir!

On sent quand même que c’est avec ZONEK que le EP démarre véritablement. La chanson met de l’avant le rappeur Gabe ‘Nandez qui vient ajouter du mordant à l’ensemble. Ici, on assume pleinement le hip-hop au détriment du jazz. Cela reste bien sûr une question de préférence, mais on aurait certainement accroché davantage sur quelque chose de plus hybride! SSI est par ailleurs à peu près sur le même ton, mais en un peu plus répétitif.

Plus trap, on apprécie la proposition de la bilingue Goodness Gracious. Qui nous fait un peu penser à l’énergie de Koriass. Elle mène déjà la fin du EP, avec Été martien. Celle-ci revient à l’énergie de Kailash, avec une musique instrumentale enlevante (d’un côté, une batterie qui rend le tout très rythmé, de l’autre les synthés qui donnent un côté planant à la pièce) et on ne pouvait pas demander mieux! Aucune parole n’est prononcée ici, mais l’effet fonctionne parfaitement alors pourquoi s’en plaindre?

On ne parle que d’un EP de 13 minutes, mais c’est bien assez pour donner un avant-goût de ce qui nous attend. On l’a déjà dit par le passé, mais ça reste toujours vrai : quand on groupe cherche à courtiser autant les amateurs de hip-hop que ceux qui aiment quelque chose de plus jazz, il est important d’offrir un équilibre qui saura plaire à tout le monde. Dans ce cas-ci, on sent que les pièces penchaient soit d’un côté, soit de l’autre, sans véritablement arriver à trouver le bon dosage. Espérons que la suite y parviendra mieux, ou à tout le moins que l’album complet va donner un portrait plus complet!

Notez que la critique de la 2e partie du triptyque suivra très, très bientôt!

Le EP est disponible sur la page Bandcamp du collectif.

À écouter : Kailash, Été martien

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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