
Par Olivier Dénommée
Après avoir fait équipe une première fois en 2017, soit seulement 5 ans après le premier album Dark Eyes, Half Moon Run est l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) renouent en ce moment à l’occasion d’une série de 3 spectacles à la Maison symphonique de la Place des Arts, après plus de 15 ans de carrière pour le trio montréalais. Critique de salon était par ailleurs à la première représentation, le 13 mai.
La Maison symphonique était pleine à craquer pour l’occasion, ce qui n’était pas surprenant puisque les 3 soirées étaient vendues à guichet fermé depuis un certain temps. Et le public était visiblement beaucoup plus familier avec la musique de Half Moon Run qu’avec l’OSM, à en juger l’âge des gens autour de moi. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’étais probablement un des rares à être aussi à l’aise avec le groupe indie-rock qu’avec un orchestre symphonique, ce qui m’a amené à espérer que l’OSM allait occuper beaucoup d’espace au fil du spectacle – partiellement pour justifier l’important coût du billet.
Le spectacle a commencé presque à l’heure. Assurément pas à cause de l’orchestre, mais parce que le public peinait à être ponctuel (prévisible!). Le programme, divisé en «tableaux» (une série de chansons consécutives), a fait le tour de la discographie du groupe, avec une bonne partie dédiée aux chansons récentes, dont évidemment l’album Salt. Musicalement, la formule était assez similaire d’une chanson à l’autre : les gars de Half Moon Run commençaient leur chanson à peu près normalement, quoique plus doux que dans un show normal, et certaines sections de l’OSM ajoutaient subtilement leur touche à l’arrière, avant de revenir plus loin avec un build-up menant à une fin souvent plus épique. Certaines chansons avaient aussi droit à une petite introduction plus orchestrale, mais le public les reconnaissaient presque instantanément.
En tant qu’amateur de musique classique, j’ai trouvé que l’OSM a été un peu sous-utilisé à plusieurs moments alors que les arrangement restaient extrêmement près des versions originales. Comme il s’agissait évidemment d’un spectacle où c’était Half Moon Run en vedette, c’était somme toute normal que l’orchestre se soit fait relativement discret (malgré certains arrangements plus corsés ici et là), et le public a en général semblé apprécier cette formule. Il serait aussi malhonnête de dire que l’OSM n’a pas contribué à donner un second souffle à certaines chansons moins enlevantes de la discographie du groupe : sa nouvelle chanson Another Woman est loin d’être ma préférée, mais elle a pris tout son sens avec un orchestre à l’arrière! Et comme chaque fois que je vois Half Moon Run en spectacle, celui qui m’impressionne le plus est le drummer Dylan Philips, qui arrive bien souvent à jouer de la batterie et du clavier en même temps tout en contribuant aux back vocals. Peu importe le nombre de fois que je le vois à l’œuvre, je trouve ça toujours aussi impressionnant, et ce, même quand il a un orchestre symphonique juste derrière lui!
Ce n’est qu’à la fin que les incontournables des débuts ont été entendus. Le groupe a même dérogé de son habitude de garder Full Circle, le hit qui l’a mis au monde, en rappel, et a plutôt conclu sur Sun Leads Me On, dans une version où les 3 gars ont délaissé leurs instruments respectifs pour simplement entourer un micro à l’avant. Superbe conclusion à un spectacle franchement trop court à mon goût, et probablement à celui du reste de l’assistance qui a tout fait pour obtenir un autre rappel, en vain.

Au moment d’écrire ces lignes, il ne reste qu’une représentation, ce jeudi 15 mai, mais à moins de connaître un bon scalper, vous aurez probablement de la difficulté à trouver des billets si vous n’en avez pas déjà! Mais s’il y avait un conseil à donner à ceux qui vont y aller, ça serait celui-ci : laissez-vous porter par la musique et savourez le moment! La dernière collaboration remonte à 2017, alors il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle survienne à nouveau dans cette décennie!
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