
Sorti le 30 mai 2025
Si on ne connaissait pas encore le CODE Quartet jusqu’à tout récemment, ses membres n’ont plus besoin de présentation : la saxophoniste Christine Jensen, le trompettiste Lex French, le contrebassiste Adrian Vedady et le batteur Jim Doxas sont tous des noms que l’on a largement vu passer dans différents projets jazz à Montréal et ailleurs au pays. Le CODE Quartet a tout récemment fait paraître son 2e album studio, CODE Red, que l’on a longuement écouté.
L’album a été façonné à l’occasion d’une résidence en plein hiver dans les Laurentides, mettant de l’avant la créativité et le talent de chacun. Forts d’un album paru en 2021 et d’une tournée qui a suivi, les 4 musiciens ont eu amplement le temps de confirmer leur chimie et ça s’entend tout de suite sur CODE Red, où tout le monde a l’occasion de briller.
L’album ouvre avec douceur sur Red, tout en gardant une certaine tension, notamment au niveau des percussions qui se gâtent pas mal vers le milieu de la piste, surtout pendant le solo de trompette. C’est un choix artistique qui nous a fait sourciller la première fois qu’on a écouté la piste, mais c’est heureusement le seul segment où on sent que le dosage est un peu moins bon sur une pièce de 6 minutes! Elle est suivie de Diana in the Autumn Wind, dont le début nous rappelle étrangement, sans tout à fait lui ressembler, la fameuse mélodie de Sabre Dance (de Khachaturian), avant d’aller complètement ailleurs pour quelque chose de plus léger et sautillant. On laisse peu après place à des solos plus vertigineux de la part de Jensen et de French.
Avec Persephone, on a droit à un style très chargé où on oublie presque qu’il n’y a que 4 musiciens impliqués, notamment à travers les harmonies bien présentes à divers moments. Commentaire similaire pour l’entraînante 2020 Blues. Les 2 compositions ont en commun d’être écrites par Christine Jensen, qui a l’habitude d’écrire pour des plus grands ensembles, mais qui se défend visiblement tout aussi bien en petit groupe.
Sublimation est plus corsée, mais met de l’avant la complicité de tous les musiciens, qui se renvoient habilement la balle. Elle est suivie d’une Row House étourdissante, mais plutôt réussie. Mink Monk offre quant à elle un bel équilibre entre une section rythmique très active et des mélodies efficaces, nous menant (déjà) à la finale de l’opus, la sentie Apollinaris qui boucle bien la boucle pour cet album de presque 45 minutes.
CODE Red de CODE Quartet n’est pas nécessairement un album qui vient nous chercher instantanément dans nos tripes, mais plutôt une sortie que l’on a pris plaisir à apprivoiser et dans laquelle on se plaît à chercher les subtilités d’une écoute à l’autre. On en a peu parlé, mais chaque compositeur a apporté sa propre signature dans les différentes pièces, ajoutant à l’unicité de la proposition. Sans être notre sortie jazz préférée cette année, CODE Red est une sortie intelligente qui ne manque pas de bons côtés et qu’on n’hésiterait pas à écouter dans un contexte live, où on devine que les 4 musiciens brillent véritablement le plus.
L’album est accessible sur la page Bandcamp du quatuor.
À écouter : 2020 Blues, Mink Monk, Apollinaris
7,7/10
Par Olivier Dénommée
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