Desire Days – Meggie Lennon

Sorti le 20 juin 2025

Cela fait quelques années déjà que l’on suit le travail de la musicienne montréalaise Meggie Lennon, depuis l’époque où elle se faisait encore appeler Abrdeen – excellente idée en passant de revenir à son vrai nom qui, d’autant plus, sonne déjà très artistique –, et on avait hâte de prêter une oreille à son 2e long jeu, Desire Days, un titre qui laisse espérer une dose de sensualité de sa part, un registre auquel on l’associe déjà depuis longtemps.

On retrouve dans Desire Days un mélange assez intéressant : oui, il y a la sensualité, notamment portée par la voix de Lennon mais aussi les arrangements, mais il y a aussi un côté extrêmement rêveur à la proposition, de même que des apparents clins d’œil à d’autres artistes de la vaste scène pop. Cela donne un album d’une quarantaine de minutes incroyablement facile à écouter.

On commence avec My Best Self, au début assez ludique, mais qui brille le plus durant ses refrains. La dernière minute essaie d’aller ailleurs, mais elle aurait aussi pu se terminer un peu plus tôt et garder son efficacité. S’ensuit All My Love, morceau langoureux avec même quelques lignes de français. Il est intéressant de noter que l’énergie de Meggie Lennon est tout à fait différente lorsqu’elle change de langue – on y reviendra un peu plus loin. Cela reste assez efficace! Et que dire que la groovy Actress, qui coche toutes les bonnes cases : une musique solide et bien dosée et des mélodies engageantes, mettant bien en valeur la voix de Lennon. On peut difficilement demander mieux!

Avec Winter, on passe à quelque chose de plus feutré au niveau des arrangements, gardant un côté mystérieux durant la première moitié de la chanson avec d’arriver avec quelque chose de plus chargé par la suite. On préfère de loin la 2e moitié de la piste, et on doit dire qu’on aurait préféré qu’elle arrive beaucoup plus tôt! Long chemin No. 1 est la première piste de l’album avec des cordes, interprétées comme toujours avec brio par le Quatuor Esca, mais aussi la première entièrement chantée en français. On mentionnait que Meggie Lennon allait ailleurs en français, et ici il nous semble qu’elle s’approche beaucoup d’une Marie-Eve Roy en solo, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il est bon de noter qu’on a droit à une autre version, à la toute fin de l’album : Long chemin No. 2. Les 2 sont à peu près de la même longueur, mais davantage de place est laissée aux instruments dans la dernière, au détriment des textes quelque peu raccourcis. Il manque toutefois la flûte que l’on entend dans la première! Si on doit choisir, on a un faible pour la première version!

Bloom contient quelques très bons éléments, mais il y a une certaine lourdeur dans la chanson qui nous rejoint un peu moins cette fois. On a toutefois droit à une bonne dose de nostalgie le temps de Running Away. Les lignes de cordes, qui semblent baigner dans la gamme pentatonique, donnent quant à elles un côté exotique à la chanson. Elle est suivie du premier extrait de l’album, la francophone Connexion astrale. Cette fois, la musique nous fait vaguement penser au registre de Capital Cities. Quant à Vicious Cycle, on croirait presque entendre du Taylor Swift, surtout après la première minute, quand ça commence vraiment. C’est du moins le constat qu’on fait dans les couplets : le refrain va ailleurs et se défend tout aussi bien. Concluons avec It’s Alright, chanson berçante par excellence.

Avec son album Desire Days, Meggie Lennon a voulu nous offrir des arrangements plus ambitieux, et elle livre effectivement la marchandise. En 11 pistes, aucune ne nous paraît vraiment de trop, et il aurait suffi d’épurer quelques segments pour resserrer un peu la proposition et la rendre encore plus solide qu’elle ne l’est déjà. Quoique si elle avait fait cela, on aurait eu encore plus de difficulté à choisir 3 pistes à écouter en priorité, alors c’est peut-être un mal pour un bien… Dans tous les cas, Desire Days mérite assurément une bonne écoute, d’autant plus que ses chansons sont parfaites pour la belle saison qui arrive (au cas où la pochette n’était pas assez claire!).

Vous pouvez notamment trouver cet album sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Actress, Vicious Cycle, It’s Alright

8,2/10

Par Olivier Dénommée


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