Lazarus (Adult Swim Original Series Soundtrack) – Bande sonore par Bonobo

Sorti le 11 avril 2025

Comme ça semble devenu une habitude, les artistes que l’on aime suivre finissent à peu près tous par se lancer dans la composition de bandes sonores. C’est le constat qu’on fait alors que Bonobo n’a pas lancé de nouvel album depuis 2022, mais qu’il signe la musique de la série Lazarus. Notons que 2 autres artistes (que l’on suit également) ont contribué et ont chacun un album de pièces composées pour cette bande sonore : Kamasi Washington et Floating Points. On s’est donc lancé à l’aveugle dans la partie de bande sonore signée par Bonobo pour voir comment le projet de Simon Green se défendait, même sans le support des images!

Prologue nous accueille avec un bref morceau assez atmosphérique, qui est ensuite repris au début de Northport. Bonobo ne perd pas de temps à revenir à son style de prédilection : une musique downtempo où les percussions brillent toujours et accentuent de belle façon l’ensemble de la piste. Sans être révolutionnaire, cette piste nous confirme qu’il n’a pas eu à altérer qui il est pour travailler sur la bande sonore de Lazarus, et c’est tant mieux ainsi. La suivante, Rippling, offre une des constructions les plus efficaces de l’album avec une montée lente mais constante. Elle ne dure que 2 minutes, mais on ne peut qu’imaginer à quel point elle aurait frappé si elle avait continué son build-up sur 1 ou 2 minutes de plus!

Jusqu’ici, tout était instrumental. On est donc heureux de retrouver la voix de Nicole Miglis le temps de Beyond the Sky, le temps d’un morceau plutôt chill. S’ensuit une Babylonia plus chargée, qui nous rappelle étrangement le style de Floating Points, même si cet autre producteur de musique électronique a son propre album dans le cadre de la bande sonore! Ensuite, Dark Will Fall (avec Jacob Lusk) met de l’avant une musique lente et presque solennelle, mettant bien de l’avant la voix particulière de Lusk. Les dernières 45 secondes sont par ailleurs les plus fortes de la chanson, valant à elles seules le détour. De retour à l’instrumental, Prophets nous rappelle une fois de quoi Bonobo est capable en termes de compositions solides!

Après quelques segments corrects mais pas exceptionnels (Angeles ne reste pas particulièrement en tête, mais le beat de Rings mérite au moins une mention, et Landfall peine à frapper aussi fort que les meilleurs morceaux entendus précédemment malgré de bons passages), on a droit à Hapuna, au début très atmosphérique, avant d’exploser en quelque chose de beaucoup plus intense et accrocheur. On apprécie aussi New Prophets (qui reprend par ailleurs le mélodie de Prophets, mais avec un peu plus d’intensité).

Aerials porte bien son nom à cause de son énergie, mais manque de mélodies fortes. Même Drifting, avec son ambiance presque aquatique très enveloppante, ne réussit pas à nous offrir des mélodies marquantes. Cela nous mène à la fin de cette bande sonore avec Hearts, un morceau ambiant plutôt sombre, mais sans plus!

On est quand même heureux d’avoir eu droit à du Bonobo assez typique même si cette musique a été écrite dans le contexte de la série Lazarus. On comprend quand même que le nombre plus limité de collaborations vocales et certaines pistes moins solides, du moins hors contexte, sont le résultat de ce contrat, alors on ne peut pas nécessairement blâmer l’artiste pour ces faiblesses de la même façon qu’on aurait critiqué un album indépendant. Tout de même, dans le contexte où on écoute cette bande sonore en dehors de la série, on retient que ce n’est pas son œuvre la plus convaincante, mais que la magie est là lorsque Bonobo s’y met à fond! On se permet encore d’espérer une nouvelle sortie plus tôt que tard où il pourrait donner son vrai 100%.

À écouter : Rippling, Dark Will Fall, New Prophets

7,6 (hors contexte)

Par Olivier Dénommée


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