Drown – Frances Anderson

Sorti le 8 août 2025

Une fois de temps en temps, on aime écouter les projets d’acteurs connus qui ont fait le saut vers la musique. Après avoir été agréablement surpris par le talent de Maya Hawke, on s’intéresse ici au premier EP d’Aubrey Anderson-Emmons (alias Lily dans Modern Family), qui fait de la musique sous le nom Frances Anderson (Frances étant son 2e nom). Cette sortie, Drown, est parue quelques semaines après le 18e anniversaire de l’artiste.

On a vu relativement peu de choses au sujet de cet EP, mais une chose qui nous a frappé est qu’Anderson voulait faire de sa musique un projet «axé sur authenticité et la vulnérabilité». «Mon visage est connu de plusieurs, et pourtant on ne me connaît pas du tout. Je veux que le monde voit qui je suis vraiment à travers mon écriture et tout ce qui vient avec» (traduction libre). Il est vrai qu’à peu près tout ce qu’on peut savoir d’elle est lié à son personnage de fiction, et donc qu’elle a peut-être pour la première fois une véritable chance de s’exprimer sans que ce soit quelqu’un d’autre qui écrit le script. On apprécie cette approche de la part de l’artiste.

Pour ce qui est du EP en lui-même, il ne dure que 14 minutes en 5 pistes; c’est donc une sortie qui va assez vite à l’essentiel, à commencer par Telephones and Traffic, son tout premier extrait dévoilé au tout début de l’été. On y découvre une musique indie-pop rêveuse à souhait, où la voix nous paraît un peu plus mature que son âge, mais que celle-ci n’est pas nécessairement trop mise de l’avant. Pour un premier contact, disons qu’on frappe assez fort en termes d’efficacité! Mentionnons quand même que les 30 dernières secondes explosent en intensité, mais cela reste dans le ton et ce n’est pas assez pour nous faire regretter une chanson autrement très solide.

On se laisse ensuite porter par Turn the Light On, morceau plus léger, presque aérien. C’est assez efficace, mais la principale faiblesse de cette piste est sa longueur, alors qu’elle se termine en à peine 2min13! Maps nous surprend ensuite avec une reprise plutôt indie-folk de Maps des Yeah Yeah Yeahs, qui n’a rien à voir avec la version originale! Vocalement, la chanteuse semble même s’approcher du style d’interprétation de Florence + the Machine, une autre surprise intéressante. Si on a souvent un penchant favorable envers les versions originales, celle-ci se distingue assez pour briller sans être en compétition directe avec la chanson des Yeah Yeah Yeahs. Bon flash de la musicienne!

Don’t Forget Me revient à une ballade indie-folk relativement légère musicalement, mais surtout bien soutenue vocalement, avant de conclure sur la chanson-titre Drown, un tantinet plus énergique, surtout dans les refrains. Notre bémol repose dans le mix, alors qu’on sent que la voix s’y perd un petit peu plus que nécessaire. Cela fait en sorte qu’on porte moins attention à ses textes que s’ils étaient mieux mis de l’avant. Il n’en manque pas toujours beaucoup pour que le dosage soit impeccable!

Même s’il demeure un peu imparfait dans son exécution, le EP Drown est une très bonne première carte de visite de la part de Frances Anderson, donnant le ton de ce qu’elle a à offrir comme musicienne. Rappelons qu’elle n’a que 18 ans et que le tout a vraisemblablement été écrit et enregistré alors qu’elle n’en avait que 17 ans, alors cela augure assez bien pour la suite si elle continue à peaufiner son style et à gagner en maturité dans son écriture. Et si on a été en retard de quelques mois pour écouter cette sortie, on doit dire que le côté planant des chansons s’écoute assez bien en automne, alors il n’est pas trop tard pour apprécier ce qu’elle a à offrir!

À écouter : Telephones and Traffic, Maps

7,8/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.