Incidental Contact – William Fitzsimmons

Sorti le 17 janvier 2025

Allez savoir pourquoi, mais ça nous aura pris plus de 11 ans avant de réécouter un album de l’Américain William Fitzsimmons, et ce, même si on avait gardé d’agréables souvenirs de son album Lions datant de 2014. Même son plus récent album, Incidental Contact, paru en début d’année, était complètement passé sous notre radar jusqu’à ce qu’on tombe dessus par hasard.

Si on se souvient d’une musique folk assez douce, ce nouvel album de Fitzsimmons est beaucoup plus varié, allant du très doux à quelque chose de pas mal plus rythmé, cachant quelques (belles) surprises dans cet album de 46 minutes. Altar est notre premier contact avec l’album, et il résume assez bien ce qu’on apprécie de la musique de William Fitzsimmons : une musique juste assez légère qui appuie bien la voix empreinte de vulnérabilité du musicien. Avec du recul, on peut tracer certains parallèles avec Donovan Woods, un autre barbu dont la voix ne correspond pas tout à fait avec son casting!

L’album ne contient qu’une collaboration, est c’est Holding a Place for You, avec Bre Kennedy. Comme c’est souvent le cas dans nos critiques, on n’a rien à redire sur la qualité du duo vocal, mais c’est musicalement qu’on a certaines réserves. La chanson est légèrement plus percussive que nécessaire, donnant l’impression de perdre certaines nuances dans le mix. Par contre, la suivante, On My Radar, frappe par son dosage impeccable : le piano, qui guide la progression de la chanson, les mélodies senties de Fitzsimmons, et les montées durant les refrains (particulièrement le dernier) ne faisant que renforcer l’émotivité de la piste… C’est une honte que la chanson n’ait pas davantage circulé! Une chanson aussi efficace fait toutefois vite ombrage à une Long Distance Runner qui se veut plus groovy.

En fait, après On My Radar, on peine à retrouver la même force dans les compositions avant quelques chansons, ce qui est bien bête parce que la presque chuchotée I Know What Happens et la très folk Call My Name ne sont pas de mauvaises chansons du tout. Mais Over You nous propose la plus grande surprise de tout l’opus : une chanson rock qui fait étrangement penser à… Candy Shop de 50 Cent! C’est pas mal en dehors du registre qu’on lui connaît, mais sa chanson se défend tout de même plutôt bien dans les circonstances.

On a des sentiments partagés envers la chanson-titre Incidental Contact, mélangeant la douceur de la voix et le groove de la musique, en plus de lignes de sax presque sensuelles. Ce n’est une fois de plus pas mauvais, mais on préfère quand on sait exactement ce qu’on est supposé ressentir plutôt que d’être pris entre 2 (ou 3) émotions! Et I Will Not Forget You remplit parfaitement ce mandat, avec une chanson pop bien ficelée. Dans un registre similaire, Back to You est légèrement moins efficace, malgré quelques très bons passages.

Le dernier segment de l’album revient en force, pour notre grand plaisir : Catch You If You Fall ramène le piano et les mélodies vulnérables, alors qu’Amsterdam nous enveloppe dans sa douceur folk-pop. Mais la vraie conclusion de l’album revient à Slowly Moving Cars, morceau piano-voix qui a certaines notes nous rappelant Heaven de Bryan Adams. La chanson ne devient qu’encore meilleure lorsque les cordes font leur apparition à l’approche du milieu de la piste. Et même si c’est la 2e piste à nous faire penser à autre chose de très connu, elle a quelque chose d’extrêmement réconfortante à écouter.

L’album Incidental Contact de William Fitzsimmons est drôlement construit, avec des chansons très fortes en début et en fin d’opus, laissant un centre légèrement plus inégal. C’est dommage, parce que, prises individuellement, les chansons se défendent à peu près toutes très bien, mais le pacing de l’album fait mal à certaines d’entre elles parce qu’elles ne sont pas aussi bien mises en valeur qu’elles le mériteraient. Cela reste pourtant un album solide, qui montre de bien belle façon l’éventail du registre de l’artiste, répondant en quelque sorte à notre critique de l’époque, où on sentait que l’artiste était un peu trop unidimensionnel dans son style. On peut donc dire avec plaisir qu’il nous a donné tort à ce sujet!

À écouter : Altar, On My Radar, Slowly Moving Cars

8,0/10

Par Olivier Dénommée


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