Worlds Collide – Apocalyptica

worlds collideSorti le 14 septembre 2007

Le sixième album studio d’Apocalyptica est celui avec lequel le groupe de Finlande a voulu se faire connaître à grande échelle partout dans le monde, d’où le nom. Après cinq albums et de plus en plus d’assurance, l’objectif était ambitieux pour un groupe faisant principalement dans l’instrumental, mais très intéressant. Ainsi, pour y arriver, les collaborations ont été multipliées. On y entend notamment Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour), Till Lindermann (Rammstein), Adam Gontier (ex-Three Days Grace) et Cristina Scabbia (Lacuna Coil), mais on compte aussi la maintenant classique participation de Dave Lombardo de Slayer sur Last Hope et la co-composition avec le japonais Tomoyasu Hotei sur Grace. La liste est donc plus qu’impressionnante.

Mais en toute honnêteté, ce qui nous intéresse, c’est de savoir si Worlds Collide est aussi solide que l’album Apocalyptica paru deux ans auparavant. Oui et non. Oui pour les chansons, qui ont été écrites sur mesure pour les chanteurs invités. On retiendra surtout I Don’t Care pour l’excellente performance du groupe avec Adam Gontier. Helden est aussi très intéressante, puisque c’est un cover de la chanson Heroes de David Bowie. Seulement les fins connaisseurs reconnaîtraient la chanson originale tellement l’arrangement est différent. En plus, cette version est en allemand avec le chanteur de Rammstein. Bref, une version surprenante. Là où Apo ne se surpasse pas, c’est dans ses composition instrumentales. La barre était extrêmement haute par rapport à l’album précédent, et même si plusieurs morceaux sont excellents, comme Ion, Burn et surtout Peace, la plupart des pistes instrumentales ne viennent pas nous chercher de la même façon que des titres d’albums précédents.

On peut tout de même leur donner ceci : l’album, en général, a une touche un peu plus métal que tout ce qu’Apocalyptica a fait jusqu’à présent. On sacrifie un peu le sens de la mélodie et la musicalité des violoncelles pour durcir le ton. Il est évident que Worlds Collide s’adresse avant tout aux fans de métal avant ceux de musique classique. Par contre, encore là, le groupe n’est toujours pas arrivé à un niveau de métal assez élevé pour convaincre les vrais metalheads de ce monde, mais il a ouvert plusieurs portes avec les solides collaborations.

Revenons aux compositions. La quasi-totalité est signée Eicca Toppinen, le leader du groupe, mais on voit apparaître un nouveau nom à ses côtés : Mikko Sirén, le batteur du groupe. Il co-écrit Grace et Last Hope (où, ironiquement, ce n’est pas lui qui joue du drum). Le dernier venu du groupe (il n’est devenu membre qu’après sa participation au 5e album, en 2005) prend donc déjà sa place et, en plus, offre une très belle énergie derrière les tambours, même s’il n’est pas à la base un drummer de métal. Par contre, on voit disparaître un nom : Perttu Kivilaakso qui a composé une des plus belles pièces du groupe dans le précédent album, se fait maintenant discret sur la composition.

L’album est en général très équilibré musicalement. Les chansons sont placées entre quelques pistes d’instrumental, et les chansons un peu plus douces sont bien mélangées à celles qui ont un son métal. En fait, ce qui manque, ce sont justement des pièces véritable douces. Peace qui clôture l’album semble celle qui remplit le plus ce rôle, mais c’est un peu loin pour vraiment baisser la tension. Burn a aussi une passe plus douce, mais elle ne dure pas très longtemps. C’est sans doute là la faiblesse principale de l’album Worlds Collide, d’avoir négligé les fans qui aiment des belles pièces mélodiques et lyriques de violoncelles.

Version deluxe

Cela en devient une habitude; l’album existe en version deluxe, contenant deux chansons supplémentaires qui auraient pourtant mérité d’apparaître sur la version régulière. Il s’agit d’Ural, qui offre une intro émotive avant d’embarquer dans un beat complètement métal. Le changement surprend mais il s’apprécie. Et la mélodie donne l’impression qu’il pourrait y avoir des paroles dessus sans problème. L’autre morceau bonus est Dreamer. Pas de drum, pas de gros beat. Juste des violoncelles très lents, très mélodiques, très mélancoliques. Avec un boom en fond qui fait imite un battement de cœur, on se demande dans quel état se sentait Kivilaakso (enfin le voilà!) qui l’a composé. Si vous arrivez à dénicher un album version deluxe qui n’est pas beaucoup plus cher que la version régulière, sautez dessus car elles valent réellement la peine!

À écouter : Last Hope, Burn, Peace // Deluxe : Ural

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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